L’Homme génial
L’Homme génial
Petit livre d’art réalisé par l’atelier Moltogone, cette traduction révisée de l’aphorisme nº 125 du Gai Savoir de Friedrich Nietzsche (1882) a été typographiée à la main et illustrée par quinze encres de Chine et une sérigraphie originales de l’artiste chinoise Mingyue. L’édition originale comprend 200 exemplaires numérotés et signés par l’illustratrice et le typographe. Les 50 premiers exemplaires, formant tirage de tête, s’ouvrent sur une estampe reprenant un portrait célèbre de Nietzsche.
Voici un petit livre d'artiste reprenant l'aphorisme célèbre de Nietzsche sur la mort de Dieu, issu du Gai Savoir. Cette édition, entièrement artisanale et donc composée d’exemplaires uniques, rend hommage à l’intensité poétique de ce cri nietzschéen en donnant de l’espace au texte et en l’accompagnant de 15 encres de Chine originales dues à Mingyue. Les illustrations de cette calligraphe chinoise, dont le nom signifie “lune brillante”, explorent les origines divinatoires de l’écriture, tandis que la traduction, révisée et inédite, met en valeur le caractère astronomique, cosmique, des questions dont Nietzsche nous presse. Comment donner sens à ce qui nous entoure sans référence divine indiscutée ? L’homme ne devient-il pas du fait de cette disparition du theos, de cet extérieur au monde, sa propre mesure et sa propre fin ? Mais en est-il capable ? Ainsi, de la complainte naît l’exigence : l’homme perdu, le meurtrier de Dieu, doit devenir l’homme génial ; Zarathoustra enseignera le Surhumain.
Ce sont des traces d’encre, de simples coups de pinceau. La trace est le premier sens de la littérature dans l’étymologie chinoise. Celle que laissaient les oiseaux, ou celle des rayures sur le pelage du zèbre. Ou encore les marques laissées par les brûlures sur la carapace de tortue du devin. Dès les origines, l’écriture a une dimension métaphysique, une signification divine, et c’est pourquoi elle est sacrée.
En Chine encore, lorsqu’un lettré de la cour, Cangjie, a compris le système d’écriture en observant les constellations du ciel et qu’il l’a transmis aux autres lettrés… il a déclenché la colère des dieux.
Selon cette conception de l’écriture, chaque trace inscrit l’ordonnancement du monde, à travers un symbolisme qui reflète les profondeurs célestes de notre univers. Ce qui fait écho à cet aphorisme de Nietzsche qui questionne l’harmonie d'un monde où l’existence symbolique de Dieu a disparu de la vie des hommes modernes. Ces traces d’encre rappellent l’origine transcendantale des écritures primitives.
Format : 6 x 10 cm
Nombre de pages : 64
Structure : cahier simple cousu main et couvert par pliage
Texte : Friedrich Nietzsche, 1886
Traduction : Henri Albert, 1901
Révision : Philippe Ngo et Diane Hequet, 2018
Impression : tampon typographique Trodat 8 lignes
Illustration : 15 encres de Chine originales de Mingyue par exemplaire
Illustration de couverture : dessin unique à l’encre rouge de Mingyue
Papier intérieur : Olin regular crème 120 g
Papier de couverture : Kouzo Cho Kinari nº 511 60 g
Tirage : 200 exemplaires, dont 50 de tête
Publication : octobre 2018
ISBN : 978-2-490565-01-6
Maquette et réalisation : Atelier Moltogone
Prix : 20 € pour le tirage commun, 30 € pour le tirage de tête