vendredi 31 mai 2019
there’s no entrance to a wood
pas d’entrée dans un bois
jeudi 30 mai 2019
je tend mon visage à la chaleur sourde du soleil dans l’herbe qui vrombit de mouches et de fourmis et nulle part pas un bruit sauf le chien du voisin qui va qui vient avec son grelot autour du cou je suis dans l’herbe sous les pins et il n’y a rien quand je me lèverai il y aura surement la traces de mon corps dans l’herbe là écrasée ma silhouette seins ventre cuisses avec cette odeur toute particulière verte résignée d’herbe écrasée pressée qui a rendu ses sucs jusque dans ma peau
mercredi 29 mai 2019
on pourrait partir du principe que par définition et par nécessité une connexion devrait exister (j’ai faille écrire conneXion) qu’elle devrait exister ou de fait être créée entre toi moi et indirectement nous et nous entre parties liées par peu par tout on devrait donc se dire que c’est possible logique raisonnable que le lien s’il n’existe pas en puissance pourrait être créé de toute pièce parce que c’est logique ça fait sens (ça fait sens n’a pas de sens) qu’on pourrait unir deux parties distinctes autour d’une histoire commune en devenir qu’on pourrait après tout faire comme si juste un temps et qu’après ça ira de soi de soi de toi de moi qu’au fond le lien
mardi 28 mai 2019
today
i ran errands
i Ran eRRands
R RR
RRR
R
i rolled through the streets
looking for nothing
in particular
so i found nothing
lundi 27 mai 2019
ethan attend devant le théâtre avec les mains dans les poches de son merveilleux tuxedo soie qui brille avec chemise douce il fait les cent pas sans sens en attendant sur le bitume qui claque sous les fers de ses chaussures de ville ethan attend morris qui se fait attendre qui sait se faire attendre et les lumières sur les buildings font comme des étoiles dans la nuit noire des milliers millions milliards d’étoiles qu’on n’éteint pas qui font blanc sur ciel marron morris au loin au croisement qui court avec son imper qui vole beige comme des ailes et qui arrive à bout de souffle et dit
you look great you look wonderful
and then they go in
dimanche 26 mai 2019
si tu me dis où
je te dirai comment
réarranger nos souvenirs
pour que les blessures
se dissipent avec le temps
samedi 25 mai 2019
le cheveux est mi long
brun ou blond
teint
pour une absence totale
d’indices du passage du temps
huit mille dollars sur chaque main
la puissance du diamant
au bout du bras
elle conduit confiante
en souliers de cuir
qui luisent
brushing bon teint
la cuisse épaisse
mais ferme
famille de cinq
voire de sept
combat de titans
vendredi 24 mai 2019
pete veut devenir historien de l’intimité ça veut dire qu’il veut imaginer oui imaginer ce que c’était vraiment ce qu’on ne peut pas savoir ce qu’on ne sait pas mais ce qu’on peut deviner à travers les échanges à travers les échanges réguliers entre ceux qui ont fait qui font historier documenter deviner l’intime
jeudi 23 mai 2019
did anything happen
lights are like clouds here
or a million eyes
mercredi 22 mai 2019
b.
a calmness
a peacefulness
lots of rabbits
and a yellow house
the shape of a sailboat
bright flowers
and slow hills
roll roll roll
in the bushes
of magenta buds
observe the sky
between the pines
and shop endlessy
in the cool aisles
a big bright billbroad
a picture perfect
suburbian landscape
where live bears
and coyotes
which are more often seen
than human beings
mardi 21 mai 2019
je pense aux collisions inexorables dans l’univers aux galaxies qui courent l’une vers l’autre pour se manger cannibales
lundi 20 mai 2019
si on te parle du ciel
écoute et crois
l’espace ici entre lui
et la terre n’a de sens
que debout toujours petit
jamais grand tu es perdu
sur l’horizon que tentent
d’habiter les colonnes verticales
conquérants phallus d’un vide
inextinguible ça fait pour
un beau tableau de la conquête spatiale
dimanche 19 mai 2019
there’s not much going on
the city sleeps
and i’m still gone
i’ve been wanting to write you
a song
with french words in it
and a whole lot of long
flaming
love declarations
but you know
there’s not much going on
i’ve been trying to grow my hair
to braid it
and give myself
the air
of a brooding romantic
but it’s taking so long
and i have no words for the song
i kept the strand of yours
put it in a drawer all by itself
for it to grow
and create a forest
of red gold locks
but there’s not much going on
you’re still here
and i’m still gone
remember going to deserted beach
how we laid in the humid sand
and your hair was short and mine long
samedi 18 mai 2019
felicity devant le miroir dans la baignoire à moitié nue les yeux rouges reese encore dans le lit chaud il faut aube ecchymose felicity a les épaules taches de rousseur devant le miroir et reese respire lourd et fort elle dort et felicity dit au miroir
i can’t wait to have those long american hair
and then she kisses her reflection
vendredi 17 mai 2019
exercice numéro 3
enter the specifics
s’asseoir en tailleur
prendre soin
de bien placer son fessier
on veut être stable
pas instable
on veut être stable
pas instable
sera votre mantra
pour cette maraude spirituelle
de grande envergure qui commence d’abord
par une parfaite ouverture
des fessiers
pour une parfaite stabilité
pour plus d’ésotérisme
vous pouvez penser à vos chakras
ça aide
ou pas
hier j’ai fait des chandelles sur la moquette pendant près d’une heure et demi parce que j’avais mal au dos et au corps et au genou et peut-être même ailleurs j’ai fait des chandelles avec mes deux pieds en l’air mes pieds ensemble mes jambes écartées j’ai tiré sur mes muscles et après j’ai arrêté de bouger et ma main droite a bougé toute seule
jeudi 16 mai 2019
elle me suit tous les jours
que la vue soit dégagée
ou plein de daydreams
mal arrangés
mercredi 15 mai 2019
despite des milliers de kilomètres
je suis suivie par une icône
de la plus pure beauté
mardi 14 mai 2019
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
heavy
anxiety
sans pitié pour le corps
fin d’amor
lundi 13 mai 2019
le principe d’une excursion outre-atlantique
à la recherche d’une excuse quête frantic
projection int. décor de film et lumière always on point
chaque image un personnage des cuisses jusqu’aux baskets
parlons de la nuit et de ses halos jaune sale
et bleu céruléen si tu as de la chance
le ciel sera mauve et ton humeur fauve
il y aura des fleurs sur le deck sur fond de coucher
de soleil pour des aubes grises comme la mer
le sound toujours tout près du béton
omniprésent
dimanche 12 mai 2019
kim et spencer sont assises sur un banc dans un parc vert jaune et marron avec de l’herbe rase qui sent le brûlé et un terrain de baseball miteux mité râpé avec des gens pas très importants qui courent dessus en tapant des pieds les arbres ont perdu leurs fleurs loin on entend les enfants qui courent eux aussi sur la surface molle du revêtements couleur court de tennis de l’aire de jeux multicolore mal entretenue sous les marronniers sans fleurs du parc elles sont assises sur un banc vert foncé et kim a son bras autour des épaules de spencer elles partagent une cannette de soda comme ça comme si de rien n’était dedans il y a deux pailles de couleur vive en plastique et elles regardent les gens qui courent pendant que kim joue avec les cheveux de spencer il ne se passe rien sauf du temps et l’absence de vent il fait lourd d’orage et il se fait doucement tard et kim joue avec les cheveux de spencer qui dit
teenage years are like the art of doing nothing
and
samedi 11 mai 2019
today
i find myself googlin:
"do hairs ever stop growing?"
i doubt it
vendredi 10 mai 2019
i’m not entirely sure
the whole thing made sense
it was a dense dream
the thickness of which
sticks to my palate
it tastes sweet
and yet too sweet
i wish you’d be here to confirm that
your spit tastes at least as sweet as this
i wish you’d give me a taste of your mouth
just to check
to check if the dream hasn’t turn rancid
in it
i stuck two fingers
the index and the medium
in your soft mouth
stroking your tongue and your teeth
your perfect teeth
the smooth faïence of your teeth
did you feel it in your sleep
i hope you did
because to me
it felt like
a dream
jeudi 9 mai 2019
you go through the motions
you put your body through all the phases
it’s carried through air
for several hours
subjected to changes
one wouldn’t even voluntarily go through
in life
it’s a suspended metal dream
yet a satisfying one
laws don’t exist
they’re non-existing
we give you permission
to survive
ergo to live
for a given amount of time
a through which you’ll necessarily
sleep at some point
while the gas gets stuck between your ribs
you’ll probably dream
and your windpipe will get dry
you’re carried through time
to another time and place
you slide
after all
it’s only a plane ride
jeudi 9 mai 2019
i fear i mated with a monster j’aurais by far préféré ne pas savoir unless unless it’s all for the best and all that was conceited can now rot and dry in the open
mercredi 8 mai 2019
i drear the level of familiarity that comes with going to bed with you does anything have to happen or is laying still out the question i want dreams deep dreams and sleep no slip of the tongue just cold sheets "springtime is crispy sheets" said the ad crispy with wasted jizz srpingtime saison des amours and of spilling fluids a lake of bodily liquors on the beach of a freshly made bed i don’t want to swim i’d rather lay still and bask in the glory of doing nothing turn into an effigy a marble one with delicate veinlets the color of a bruise on its hands but an effigy still the pale reflection of a carnality laying dormant till the time comes to wake up and bathe it is the upmost importance that you let me lay
mardi 7 mai 2019
n.
it all comes back
the hot - unbearably hot - summers
the smell of the subway and the AC so cold that you almost have to wear a sweater
and then it rained it poured a storm for the gods heavy with sighs and cries
from which the only protection was
a paper bag
followed by a long train ride
spent shivering
still
relieved to be out of the rain
because what started as a grandiose walk under the purple lightning
soon turned into a potential cold
"i love the storm"
"me too" says John
it almost smells sweet in the dirty corridors
the sound si recognize above all
lundi 6 mai 2019
i very often think
about
the softness of a rib cage
how easily it bends
how easily it cracks
how flexible it is
when one would expect it not to be
those are bones after all
they support
they stretch the skin
yet a rib cage is so soft
dimanche 5 mai 2019
tyler et madeleine sont assis à la terrasse du café presque pleine il fait bruit il fait fort et cafés dans petites tasses blanches en faïence qui cliquètent cliquètent dans le soleil pâle pâle pâle du mois d’automne avec feuilles rouges oranges surtout marrons qui jonchent le sol et qui crient quand on marche dessus tyler fume cigarette sur cigarette sous les yeux émerveillés de madeleine amoureuse de tyler angoissé dans la lumière papier glacé d’une fin d’après-midi verglacée passée en terrasse de café à fumer tyler a sa main droite délicate dans la gauche délicate de madeleine qui a mis ses cheveux roux partout sur ses épaules et tyler a mis les siens bruns un peu moins bien parce qu’il angoisse angoisse si vous saviez he’s so anxious mais madeleine caresse du bout des doigts ses doigts et il fait presque beau et tout le monde parle trop fort et tyler dit
because yes let’s be honest i could have been too smitten too far gone lost to the the curves and swerves of my vivid imagination it could have been that i dreamt it all that i made it so perfect that perfect took over and made it bad all together but the main question remains how could i think this was something how could i be so deeply engrossed as to think that maybe i wasn’t alone in this thing he played ok but he played still and no i stay still
and then he leaves
samedi 4 mai 2019
today
i find myself typing in google:
"was it all a figment of my imagination?"
because clearly, it could have been
vendredi 3 mai 2019
le signal de la fin
et la faim justifie les moyens
des iris couleur fertile
ne garder que le rien
le jeu joué
mal terminé
sans pertes
pour autant
(pour toi)
au fond
la flatterie était facile
la recevoir bien plus encore
but i can’t hold grudges
because the game was played
fair & straight
or square
i don’t know
i don’t care
j’avais perdu depuis le début
you reap what you sow
the thrill though
et puis la potentialité du jeu
pas rien
jeudi 2 mai 2019
there’s power in being with you here
in letting the hours go with you two here
one long one short
the supreme beauty of you
l’indéniable évidence de nous dans la foule
comme une trinité mal assortie
et si l’autre est maquillée
l’une est quasiment nue
there’s power in being here with you
in sharing this space and time with you
in braving the crowd with you
c’est une dance party
et on danse ni bien ni mal
l’une rêve
l’autre se meut
et quand un fil est tiré
le reste remue
many others
all over
with long
short
blond
dark
curly
limp
hair
and bright mouths
et des bouches qui rient
qui chantent
dans la nuit assourdissante
d’une dance party
mercredi 1 mai 2019
i miss this place
where i’ve never been
mardi 30 avril 2019
au dessus du ciel
une araignée
et du chlore dans la bouche
mal ravalé
j’ai craché dans la piscine
sans faire exprès
parce que colère
j’ai mal respiré
lundi 29 avril 2019
i wanted to write a poem
a long ass poem
about love and stuff
about important stuff
about beauty
and how it could be found
but i’ve got nothing
only old gimmicks
song lyrics
clichés and sayings
that don’t mean a thing
they all ring a bell though
they get stuck in your head
add to the marmalade
cold hands warm heart
cold hands warm heart
there was a time
cold hands warm heart
and the nonsense that you spat
i’ve got a friend
who says things
that make you think
they’re from a film
but they’re not
she’s quite good at it
the most trivial words
become something else
and the world spins better
she’s quite good at it
hello there
i’ve been wanting to write a poem
but the words are messed up
upside down
head over heels
they add to the marmalade
sticky like orange peels
they don’t sound right
on my tongue
too tight
to try and think
it’s somebody else who speaks
usually does the trick
but it has side effects
as if going through a xerox machine
and before you know it
you’re not one
but fifteen
and there’s a lot of talking
and the poem is only noise
a cloud sothick
it makes you tick
what if
you had just kept your
mouth shut
dimanche 28 avril 2019
the h.
a craving / lawns / wide beaches / bike rides / fireworks / cold water / a pool / fingers and water . crickets / tall green grass / white houses / small cinema theater / ice cream / cabin / the ocean the ocean the ocean / the wind / bright rooms / a sailboat / smell of early morning / a car ride / getting lost / sharing a bed / reading / the wind / wide bright skirts / ...
samedi 27 avril 2019
une danse subtile
vendredi 26 avril 2019
un souffle coincé au fond du coeur
comme une tempête jamais déchaînée
un souffle coincé derrière les dents
qui geint qui mugit
sans répit
un souffle entre les côtes
qui chante comme dans un puits
un souffle de sirocco
qui assèche et qui chauffe
brûle malmène
et fait tous les ravages
que l’enfant qui le pleure
voudrait faire
un souffle qui demande du silence
et de l’attention
qui crie qui hurle
qu’il est là
pas loin
dans un coin
que vraiment
il lui faudrait juste une once d’attention
un souffle d’âme détachée
arrachée
à l’enveloppe en soie froissée
un souffle
un murmure de soute
un effort de joute
intérieure
un souffle de fin du monde
sec comme le dos
d’une main de harpie
un souffle d’explosion
effluve de kérosène
dans le fond de l’haleine
un souffle
décharge alcaline brûlée
un souffle qui épuise
mais non s’apaise
pour devenir râle
et silence pâle
jeudi 25 avril 2019
pied d’âne / délicatesse
mercredi 24 avril 2019
tu possèdes la grâce infernale celle à qui on consacre des autels et qui ne s’oublie pas sans supplice celle d’une mèche habilement replacée et d’une épaule nonchalamment haussée tu as celle dont on raconte des histoires pour laquelle on se perdrait dans un miroir dans un lac dans un temple sans issues
mardi 23 avril 2019
i’m too stubborn to
too stubborn and you like cats ce à quoi je répondrais que moi aussi je les aime je les aime beaucoup mais pas autant que l’idée d’une journée loin de paris dans un pré avec du blé ou près d’une rivière avec des cailloux et la possibilité d’une baignade sans rien et de l’odeur toute spécifique de la mousse humide
lundi 22 avril 2019
jude regarde lyse il fait lumière pâle dans l’atelier vide et le sol béton gris clair ferait pleurer n’importe qui mais pas jude ni lyse qui se regardent toujours et puis qui ne se disent rien mais s’embrassent quand même
dimanche 21 avril 2019
j’ai besoin d’une saignée
de la plus totale efficacité
répandre et pendre
suspendre le temps
dans un goutte à goutte
vermillon
c’est important
de faire le ménage
une fois de temps en temps
vois-tu
aujourd’hui
c’était terrible
vraiment pas terrible
comme journée
c’était lent et poisseux
ça aurait vraiment mérité une pause
un break
un truc qui arrête et qui suspend
une baise en plein aprèm
ou une partie de cartes dans un parc
même si j’aime pas les cartes et pas trop les parcs
un truc autre
parce que c’était terrible
ça courait partout
et ça pleurait dedans
ça ruminait des choses collantes
dans le sang poisseux épais
tout parasité
une mauvaise humeur
un truc atrabilaire
ça méritait une saignée
une petite
une légère
un petit coup de sang
pour reprendre répandre suspendre
parce que vraiment
ça poissait en dedans
dans les veines noires de suie
toutes colmatées d’éthanol mal digéré
du vin rouge passé dans les artères
ça va pas mieux
mais ça va moins pire
ce qui est un bon début
quand on est atrabilaire
samedi 20 avril 2019
mille voix
trop beaucoup
trop de voix
vendredi 19 avril 2019
exercice numéro 2
la maraude infernale effectuée en boitillant d’un point A à un point B
en cas de douleur persistante exercice à effectuer sur les mains
jeudi 18 avril 2019
it’s a very grey day and i’ve tried all day long to quiet the neverending litany of my sweet mind
j’ai beaucoup pensé et je me suis dit que c’était pas nécessairement une bonne idée
mercredi 17 avril 2019
ludwig est allongée nue sur la sable orange profond chaud avec ses tétons bruns blonds tournés vers le soleil et ses aisselles toutes humides chaudes heureuses qui suent des rivières turquoises de sucs salés sur les dunes rondes douces il y a des herbes vertes fines qui dansent dans le vent qu’on ne sent pas si on est allongé à plat face contre soleil rêves contrejour qui dansent en grands mouvements amples comme des personnes lianes nus qui gémissent dans le vent si on écoute bien il fait une chaleur torride qui brûle jusque dans les parties sombres de la cambrure cachées du soleil là où ça frémit dans les dunes qui regarde ludwig il y a céleste avec ses longs cheveux ses longs bras ses longues jambes ses longs yeux céleste a le souffle court et une paire de jumelles avec un casquette rouge qui dépasse à peine de creux rond d’entre deux dunes où elle s’est allongée pour observer ludwig qui bronze nue les jambes écartées avec la mer derrière qui va qui vient affamée elle veut manger ludwig la plus belle et célest a chaud si chaud que son visage est rouge et ses mains glissantes et ludwig se met sur le ventre et lui crie
it’s over yet we’re still here
and then they kiss
mardi 16 avril 2019
i’ve run a marathon and puked a bunch of fluff fluffed air on my way there
i ran like i was already there and almost lost a toe for the sweet eyes of a doe
it was mellow
i swear i woudn’t have left
had you stayed
lundi 15 avril 2019
i’ve taken all my feelings
j’ai pris tous mes feelings
et je les ai pris
je les ai pliés
i folded them
bien comme il faut
i folded them neatly
like
i folded them
in a square
a square
comme un carré
tout carré
je les ai pris
mes feelings
et je les ai pliés
et je les ai rangés
i put them away
like
i did
you know
this "self care" thing
oui oui le self care
you know this point when
when you are at the end of your rope
and they make you believe that doing
nothing once in a while is ok
but just
once
in a while
juste de temps en temps
parce que souviens toi bien
ce n’est pas ton temps
only time borrowed
taken and put into weird shapes
oui yeah
you bend good
yeah yeah
you bend so good
tu te plies tu te tords t’emportes
pas ouf
pas ouf
tu mets dans un coin
pour un temps
time borrowed
for a while
take. care. of. yourself.
but
juste pour un instant
like
you know
then you have to get back to work
yup
ranger à nouveau ces feelings
yup
that’s care
that’s self care
punch the fucking clock
peut-être tu auras le droit de ne pas
être
productive
pro
du
ctive
maybe then and only then you’ll be
allowed to just be
why don’t you
just
don’t
yes don’t
like
dis non à the clock
like
no like
c’est pas du care
c’est de la carotte
like
i’ll go see those who care
je vais aller voir ailleurs si ’j’y suis
si vous y êtes
si on est pas mieux
là
there
here and there
take the time
prendre le temps to wander
pas en rond
pas en carré
here and there
free time for all
une réduction qui
bat tous les records
paie
paie
paie
toi le luxe
d’une farniente
but why don’t you
vanish here
let me be vulnerable
dimanche 14 avril 2019
i’ve written a lot of shit
on pieces of paper
that i now can’t find
and don’t remember
samedi 13 avril 2019
tove
ma tente
mon île
mon rêve
ma carte
vendredi 12 avril 2019
petites amours éphémères occasionnelles passions brèves éclair
obsessions suaves sans sens comme une gerbe de fleurs une toux irritante
devant une pièce post-moderne ou dans un cinéma une piqûre de moustique
sous la plante du pied grattée jusqu’à rougir saigner
jeudi 11 avril 2019
ça sent le churros les vacances et les plages nudistes avec du sable crissant dans les plis du genou et le sel sur le bord de lèvres qu’il faudrait lécher embrasser pour s’en débarrasser les orages d’été les changements brusques quand il fait doux et que d’un coup le vent passe avec les nuages et il fait gris et froid à l’ombre et partout et la mer est bleue mais grise et tout à coup plus trop envie de se baigner parce qu’on doit s’enrouler dans la serviette éponge usée alors qu’on préfèrerait se coller tout contre toi et tes yeux verts gris se réchauffer à la chaleur de soleil de ton corps y inspirer l’odeur de peau chaude qui persiste sur ton épiderme soyeux et hâlé lécher le sel dans le creux de ton coude là où il a fait une trace blanche crissante mais un bain nu sous la pluie qui commence à tomber c’est pas mal aussi ça enlève le désir qui irradie du sacrum comme un coeur qui bat fort à mille à l’heure qui va tout manger tout détruire si toujours je te regarde l’eau gris perle translucide froide et salée comme un relent de remord ça va l’atténuer le polir lui chuchoter de se taire sauf que non parce que tu nages bien et que tes cheveux mouillés se collent sur tes joues et vraiment c’est trop c’est trop beau toute cette peau qui luit dans l’eau translucide tu dois affoler même les algues là sous l’eau qui te voient battre des pieds des jambes il fait froid il fait nuage la chair de poule partout je pense à plus tard dans l’ombre de la maison blanche et orange comme j’aimerais t’embrasser à même la tommette nos corps - brun beau tien rosi brûlant mien - tous chauds contre la fraicheur pour y refroidir pendant des heures et dans le silence de cigale briser la glace une fois pour toute faire sur le sol des amours imparfaites d’été aux saveurs éventées faire du fantasme la saveur d’un sorbet et s’en gaver
mercredi 10 avril 2019
the
las
these words were borrowed
i’ll give them back
if you open your mouth wide
mardi 9 avril 2019
03:12
i wasn’t sleeping
lundi 8 avril 2019
i’ve always been a nice guy
tu dis avec tes cheveux blonds bruns dans tes yeux bleus dans le vent qui vient de l’océan qui ne fait pas bruit tu n’as pas l’air tu n’aimes pas que l’on laisse entendre que tu n’es pas un nice guy mais je sais on sait tu sais on sait tous qu’au fond si tu mets tes cheveux derrière ton oreille du bout de tes doigts tu as les mains fines et pâles est-ce que tu sens la mort je ne crois pas personne ne sent que tu sens la mort et que tu as beau être un nice guy il n’empêche que dans pas longtemps tu seras mort je sais c’est morbide mais je ne peux pas m’empêcher de te regarder parler
i’ve gone beyond insane
et de me dire qu’avec tes mots on fait ce qu’on veut
dimanche 7 avril 2019
larmes douces
et tout mon amour pour toi
samedi 6 avril 2019
l’extrême et high potency d’une paire de mains jouant du piano plus vite plus haut le comble et l’ennui la main qui comble le trou au comble de l’ennui sur les petites keys couleurs de nuit des verres couleur passiflore goût passoa avalés à la suite et plus tu bois moins tu vois the high potency de cette belle paire de mains pâle qui joue du piano comme si de rien n’était
des longs doigts fins articulations rondes épaisses comme des coquillages roses et rouges in a blur sur l’ivoire petits ongles malins d’enfant malingre courent courent volent appuient et relâchent la pression sur l’ivoire la fascination du pire pour éviter de penser au meilleur la possibilité que de tes doigts naisse autre chose que le bruit
vendredi 5 avril 2019
ils ont mis l’arbre
dans le camion
jeudi 4 avril 2019
oh xxx oh xxx oh xxx
how do i keep my mind from loudly repeating
XXCX ME RIGHT NOW LET ME XXCX YOU RIGHT THIS INSTANT ON THE COLD CONCRETE FLOOR OF THIS PLACE
the best part most certainly being that i love to hear you talk
yes talk some more talk some more
i blushed violently
i made no sense
you me me dumb
oh so dumb
did you like album
what do you think of that
i love what you do
i do i do i love what you do
keep doing it
WOULD YOU XIXX ME TENDERLY FOR HOURS
i never know with you
if your body’s flirting and you’re not
or if you’re stupidly gorgeously languid
is it me or is it you
that’s one hell of a question
that’s one hell of an amazing answer
let’s do the doubt dance again
let’s xxcx right here right there everywhere with fingers mouths tongues holes and teeth
with slippery hands
and impatient pelvis
please?
mercredi 3 avril 2019
c’est énervant
petit chien fou
mardi 2 avril 2019
je crois à la beauté
lundi 1 avril 2019
look i begged i told you
i begged
i tried to look fluffy and nice
i really put myself out there
i purred and turned
showed my belly
i made faces
brought bouquets bouquets of mimosas
sometimes dead things
stuck out my tongue
for her to pull on it
i blinked my eyes
***
several times
i told you
i tried
but for me
eyes she had none
dimanche 31 mars 2019
paloma attend sur le trottoir dans le bruit des sirènes si froid que la fumée lui sort de la bouche elle a un café pour lui et un autre pour elle attend patiemment avec ses cheveux longs des deux côtés de sa tête comme des rideaux épais chaud il y a un grand soleil mais il fait très froid et le ciel bleu fait mal aux yeux ils avaient dit tôt pour avoir le temps le temps de quoi de marcher sur le béton parmi les sirène qui hurlent et nager éviter dans la foule à contresens pressée il y a de la fumée qui sort de dessous une plaque d’égout lourde et grise et paloma a mis son bonnet rouge et son nez est rosi par le froid intense esther arrive il est là en face sur l’autre trottoir au-delà des trois mille voitures qui vrombissent comme un essaim de guêpes meurtrières et what if what if dans ce désert urbain paloma se perd esther a juste un pull violet il est fou il est beau il a juste un pull violet et des cheveux qui brillent il traverse vers paloma qui de loin ne peut pas faire comme si elle ne le voyait pas et avance et esther dit
i want this big healthy over the top relationship
and then the coffee spills
samedi 30 mars 2019
petit soleil brun sur fond de désert couché
avènement essentiel d’une nouvelle figure cardinale
bégaiements et erreurs de prénom surpassées
le vent sec et les mains moites
bravo bravo salut salut
est-ce la naissance d’une étoile
vendredi 29 mars 2019
- la chambre aux papillons
- le bain des déesses
- la pratique n’est pas statique
- odeurs
- escrimes
jeudi 28 mars 2019
sensation lancinante récurrente d’une lance dans le dos
rentre sous l’omoplate droite très exactement
ressort près du sternum
créant une ouverture
entre l’arrière
et l’avant
pour laisser passer la lumière
no love lost
mercredi 27 mars 2019
joseph est assis dans l’herbe sous le grand arbre dans la lumière gris clair d’un début de matinée pluvieuse la pluie tombe pas silencieuse sur les grandes feuilles vertes richesse il pleut beaucoup et on sent les plantes qui sont heureuses et le ciel fait comme une aquarelle scannée en nuances de gris sur une imprimante espon un peu obsolète et claudine est adossé au grand tronc épais large du grand arbre majestueux et il regarde le dos de joseph en fumant une cigarette qui fait comme une aquarelle idem idem il est pieds nus et il a froid parce que joseph les a fait courir sous le grand arbre après avoir été surpris par la pluie joseph est beau même de dos et il dit
i need to write shit about i how i feel you know because if i don’t nobody will and it’s important to make up stories to hold close when the past comes rushing in
and then claudine kisses him
mardi 26 mars 2019
bruce est assis sur le dossier du banc derrière harvey le banc est vert il fait froid et le ciel est marron parce qu’il fait nuit mais que les lampadaires sont allumés ou alors c’est la fin de journée et la lumière est bleutée d’hiver glacé bruce est beau il est accoudé aux épaules de harvey il a les mains posés sur sa tête il lui caresse les cheveux il fait froid harvey a les mains dans les poches pas à l’aise très froid il claque des dents il est beau aussi il a les yeux gris dans le parc tout est vide tout est bleu vert foncé plantes immobiles décor ciné et dehors il y a les bruits de la ville les sirènes qui chantent et le bitume qui crisse ils ont mis leur veste en jean bruce caresse les cheveux de harvey qui claque des dents ça fait des ombres dans ses mâchoires quand il se crispe bruce embrasse le haut de son crâne dans la lumière jaune orange pâle du lampa lampadaire et puis dans son oreille il dit
"when you forget yourself /
they’re always here /
to remember you /
your true worth"
and then they kiss
lundi 25 mars 2019
meryl se tient près du bord avec ses longs cheveux bruns bouclés qui volent dans le vent comme de la fumée elle a la bouche brillante et elle se tient à la rambarde métallique dans le vent chaud et rouge qui fouette son visage et lui fait les joues roses il fait très chaud très sec près du canyon et elle a mis sa robe blanche à bretelles fines virginale pour paysage aride cuisses à l’air de rien elle attend rien le soleil est haut haut et fait des ombres toutes petites sur le sol ocre mais meryl est belle quand même comme tout le temps comme tout le monde et au canyon elle dit
a naked body seen for the first time is always awkard
and
lundi 25 mars 2019
le pire n’étant pas la coupure elle-même mais l’inconfort qu’elle entraîne
dimanche 24 mars 2019
une question important
qui de toi ou de moi est venu avant
have i fallen because of
or just fallen
y a-t-il une raison
et si oui
est-elle la bonne
y a-t-il une bonne raison
après tout
shoud i dive head first
or will i burn
samedi 23 mars 2019
see the world burn
it’s ok
i love beauty
but it’s ok
what’s good about it
is that
it always appears
where you least
expect it
vendredi 22 mars 2019
i have laid in front of me the important things
there are very few of them
they fit in the palm of my hand
jeudi 21 mars 2019
i like to think about the awkwardness of a new beginning
the one that feels and smells quite like the saliva
of someone you don’t know yet
mercredi 20 mars 2019
tu sais i obsess tu sais tu es beau tu sais elle est belle aussi mais c’est différent c’est pas pareil non les lièvres ne sont pas divers ils sont toutes belles elles sont tous beaux so you know i obsess i truly do and i don’t even know you mais j’y pense souvent à comment tu serais là comme ça en pensant pour quelques minutes et parfois des heures i obsess over beauty it’s mesmerizing je perds du temps je daydream je peuple mes solitudes de chimères qui ont tes cheveux et une langue agile c’est vivant exaltant i obsess i lose sense of time and space et tu ne sais même pas ce qu’il se trame dans les coulisses de mon esprit sale i obsess because beauty is too much it’s like a spell that never ends the lingering sweet taste of a flower chewed for so long tu sais tu sais c’est trop i know i souldn’t but mon imagination got the best of me j’y pense
mardi 19 mars 2019
i’ve gone to places
the dull gray-white
on a unblinking eye
i went there again
taking the train
to who knows where
my bag full
of words and figures of speech
used and hackneyed
i’ve gone there
again and met
with the guardians
they were neither
glad nor happy
to see me
lundi 18 mars 2019
je me rends
il dit
je me rends j’abandonne je fuis je m’épanche je me déborde à moi-même
il dit
je me rends je suis las
dimanche 17 mars 2019
c’est la fin du volume
c’est le futur.e
mach one
puis two
then three
et puis the end
samedi 16 mars 2019
j’opère à l’aveugle
il répète
j’opère à l’aveugle j’exècre les vulnérables j’opère à l’aveugle je les mets en tas et je les brûle parfois ça prend du temps mais je ferme les yeux et ça va plus vite à l’aveugle
il continue
j’opère à l’aveugle mais le plus dur c’est de trouver l’allumette à l’aveugle dans le noir ce que je ne vois pas ne me voit pas j’ai moins peur comme ça j’ai moins peur tu vois c’est comme parler de ce qu’on ne dit pas dans le silence tout se voit non pardon parfois je mens pour voir comme ça si l’on entend ce que je ne dis pas j’opère à l’aveugle à la sourde à tout ça pour éviter que dans le noir le reste se voit c’est fatigant mais moins dangereux j’en dis peu mais j’exècre la vulnérabilité et plus tu montres et plus ça se voit
si tu pleures ne t’inquiète pas
vendredi 15 mars 2019
exercice numéro 1
lever le bras droit
en angle droit
au-dessus de la tête
lentement
libérant l’aisselle
prendre le poignet droit
délicatement
avec la main gauche
de préférence du bout
des doigts
tirer doucement
mais fermement
sur le dit poignet
jusqu’à ce que celui
se détache
avec un clic significatif
pour faciliter
le détachement
exercer une pression
délicate mais ferme
sur le mont de vénus
mont de vénus
mont de vénus
mont dé vénus
masser le mont de vénus
pour apaiser la tension
dans le poignet droit
avec le pouce et l’index gauche
note 1 : le sang coule
directement
de l’index gauche
au coeur (penser au ventricule pour apaiser le flux et le reflux)
pour éviter
les risques de détachements
partiels irréversibles
ne pas hésiter à appuyer
vigoureusement
sur le mont de mercure
au besoin
une fois
la main droite détachée
prendre du recul
et respirer
jeudi 14 mars 2019
most of it is a blur
i limp
yet it’s a blur
mercredi 13 mars 2019
samantha prend dans sa main entre ses doigts celle de brittany il fait bleu il fait chaud c’est comme de la brume à l’écran et leur peau est bronzée et leurs cheveux sont blonds mer salée il y a des palmiers et un bruit de mer qui danse l’odeur de crème solaire et de sable chaud plus bitume brûlant elles regardent leurs yeux bleus elles sont pareilles mais différentes crystal maids irréelles et puis brittany dit
and then people become "friends" because it’s the only thing that makes sense to save what’s left of what once was
and they kiss
mardi 12 mars 2019
i’m confused
bowie’s playing in the waiting room
and the sun’s shining
but nothing smells like
it should
lundi 11 mars 2019
fuck electronics
they’re a nuisance
i repeat:
fuck electronics
dimanche 10 mars 2019
sometimes you lie about stuff for no reason
you liar
samedi 9 mars 2019
i don’t like my phone today
i hate my phone today
vendredi 8 mars 2019
molko / eno
top / bottom
my hand / your face (or else)
the bed / the mirror
morning / evening
left / right
an error / a choice
a small marble pillar / a great concrete tower
a cape / a small man
a flower / you undressed
jeudi 7 mars 2019
j’aimerais me souvenir de catastrophes
et d’erreurs
de drames
et de colères déployées comme les voiles d’un grand voilier
mais je ne me souviens que de ma voix dans un grand appartement
mercredi 6 mars 2019
mars a un goût de lilas séchés de smog chargé de pluie mielleuse d’enfants changés à la hâte dans une station service de couloir d’hôtel vides à trois heures du matin d’errance affectée le lendemain de draps inconnus aux formes fumeuses de l’oignon de la veille découpé de printemps oui damn de printemps de sueur nouvelle de la tristesse débarrassée de la cuisine à louis blanc la fenêtre ouverte des voyages en train rêvés et d’une solitude fort bien parée
mardi 5 mars 2019
et puis
c’est une histoire à dormir debout
celle où again
i obsess over you
l’énième histoire
d’une rencontre fortuite
qui de hasard
passe à possible
pour devenir rien
aussi vite que demain
on oublie vite
à quatorze soixante vingt-sept ans
on joue au jeu
et puis ça passe
sans jamais vraiment qu’on s’en lasse
on dit des mensonges
mais ce serait mentir
que de dire qu’ici non
lundi 4 mars 2019
donc
je me confesse
je suis à genoux
prêt.e à recevoir le dernier coup
là
juste à l’arrière du cou
celui qui scindera mon corps en deux
mettra l’esprit loin de l’aine
fera voler ma tête
jusqu’en meurthe et moselle
(le lieu n’est pas idéal j’en conviens mais quitte à perdre la tête autant le faire bien)
je deviens fou.olle
comme on a un point de côté
plus je respire et plus j’ai mal
plus j’y pense et plus je divague
ma tête mon cou
j’ai fauté
je l’avoue
j’ai fauté à maintes reprises
cherchant l’aine du bout des doigts
et de la langue
dans mes rêves les plus fous
je la trouve et la conquiers
tu succombes et c’est si doux
ou non
non parfois tu griffes
je mords
et je suis toujours cellui
qui finit à genoux
dimanche 3 mars 2019
une confession commence à genoux
celle que je fais me met à bout
souvent le temps me manque
les mots s’enfuient
et plus j’y pense
et moins j’en ris
samedi 2 mars 2019
be
be
be be be be be more
more more more more
more this more that
altogether more
the more the merrier
be more you
be truly you
be who you were meant to be
be
be
be
ain’t it lovely to be you
it sure is
nice to be me
to be impossibly
to maybe be
to be more more more
is more ever enough
is more never enough
BE
be the indredible me
oh yes be the one that’s supposed to be
lovely yet fierce
feminine yet not girly
efficient yet chill
a good listener yet a good talker
be a good friend
a reliable employee
a great writer
a formidable lover
an original being
altogether more
be THE BEST VERSION OF YOURSELF
or at least the best version of your self esteem
try to be more or less the same
less
is more
yes yes fuck more
fuck more
why don’t you fuck more
why don’t you go fuck yourself more
why don’t you go fuck the best version of yourself more
now now are you talking to yourself now
be
be
be silent
as silent as a bad meme
just nothing nada nothing nada nichego niente rien
ain’t it nice
ain’t it lovely to be
me
vendredi 1 mars 2019
recherche active et sélective
de la plus haute importance
trouver vite et bien
partenaire idéal.e pour
fin triomphale
jeudi 28 février 2019
when you come to think of it
in truth it makes no sense
comme la distance
fait des espaces
des moments
et vide absolument tous les instants
jeudi 28 février 2019
why don’t exist more
like a dream fully remembered
comme une plage en été
pourquoi tu n’es pas un peu plus
un peu plus là
un peu plus là
un peu plus
un peu
juste un peu
just a little
more
why don’t you please
make an effort
make yourself
be
dreamy
mercredi 27 février 2019
d’une balade de fin d’après midi en nuances de gris avec ciel d’après pluie et lumière rose or de soleil qui fatigue plus klaxons infernaux et bitume humide qui scintille tout ça très conte cliché joli paris paris bada bada cha
ou bien c’était d’un trajet de retour en métro avec quais sales et désertés parce que milieu de semaine et tard et rame vide mal éclairée senteur sueur moins joli mais surement plus inspirant
ou alors d’une après-midi débordée courir ici là verres brisés et doigt coupé bonjour merci au revoir pour deux pour trois pas de nappes sets et carreaux sans trop de temps pour penser mais une cigarette bien méritée
de l’un de l’un de l’autre d’ici de là un peu tout le temps vraiment
surgit
régulièrement
une phrase
de telenovela ou de soap opera au choix:
"if i could only rip your sweater apart and see those pupils widen"
[romantic music]
rewind 10x
mardi 26 février 2019
je me pose la question
c’est important
de savoir si vraiment
c’est important
lundi 25 février 2019
very vocal
so very vocal
about love
about sex
about what happens here on the sofa or there in the bedroom
very vocal about
what needs to be seen
very vocal
very vocal
deafeningly vocal
dimanche 24 février 2019
i’m waiting for messages that never come
j’attends des missives qui n’arrivent jamais
samedi 23 février 2019
what are you thinking about?
stuff
vendredi 22 février 2019
i’ve written rivers about love
i’ve written rivers about how much i’ve loved
i’ve loved the tale
of a love so pure it blinds you wherever you stand
i’ve told about how the heart crumples and dies
and i’ve told about how blues eyes make me weak
but have i ever told you how i wished i could be held and cherished
have i told you about how i dreamt for twenty hours straight about a mouth so lovely it made me cry
have i told you how i mixed up love and lust to only discover that damaged goods can be turned into combustible
i haven’t because it is yet a story to be told and tonight i’ve seen the bright blue eyes and a pain like the warmest of humiliation grew in my groin but the heart was taken and my mouth was dry
what’s left but irony
i’ve written rivers and dried so many tears - yours mostly not mine
i’ve written rivers
and waited for the perfect storm
jeudi 21 février 2019
do celebrities perform sex i mean like you know like when you know i mean do they like do they even know what’s like real anymore you know like like do they i mean does it all boil down to this i mean to this like here to this right here you know like to the fact that you know like how do you like know when you’re like performing and then like when you aren’t you know i mean like how thin is the barrier like between reality and fiction like i mean your own fiction like the one you like create for yourself like you know your own narrative and like how i mean how does this narrative can like er you know contaminate your reality like in its like most intimate aspects you know like how pervasive i mean it is so like you know do they
mercredi 20 février 2019
"je suis un produit exténué du capitalisme"
mais tu es vraiment très fatiguée
non vraiment tu as pas l’air en forme
tu as des cernes nuances nacre d’huître sous les yeux
et la peau du bas du visage qui pend grise
tu as vraiment l’air fatigué
tu as le cheveux pâle et terne
tu les perds
ils font des toiles et des motifs de napperons vieillis
sur tes épaules façon pente
tu travailles trop
vraiment
tu devrais te reposer
prendre du temps pour toi
"self care you know
prendre le temps de ne rien faire
écoute-toi
vraiment là
tu fonds
ta peau a la couleur
d’une vieille mue de serpent
ou de la poussière qui s’amasse dans nos appartements
tu fais peur à voir
tu pleures
vraiment tu pleures
tu vas t’épuiser à pleurer
tu dors bien
tu devrais essayer la méditation
tu es vraiment très fatiguée
mardi 19 février 2019
and absolutely
ABSOLUTELY
everybody knows
EVERYBODY
like
it’s like
a hall full of mirrors
it’s a parade
and no matter what you do
you can’t escape your reflection
tu es partout
ici et nulle part
absolutely everybody
knows everybody
et c’est une parade
d’effluves
un anxiogène bain de mondanités
untel
unetelle
in the hall of mirros
distorted images
and des mots murmurés
des on dits recherchés
les regards déplacés
WE SHARE A VAGINA
LET’S JUDGE EACH OTHER
let’s make assumptions about each other
et puis rions et dansons
restons dans l’aride ronde
faisons comme si
et persiflons
as every real family should
perpetuating the tradition
the transmission
of what’s good
but also
of what’s bad
lundi 18 février 2019
this makes me feel very lonely
these talks talks talks talks we have
your voice comes from your belly
and i hurt hurt hurt
because it is your pain i carry
and i hoped hoped hoped
it would cancel the weight of mine
but it doesn’t
and we talk talk talk
for twenty thirty forty minutes an hour
they turn into months months months
into years years years
the minutes
and all the grudges held for so long long long
add to the weight of your pain and mine
your voice comes from your belly
and mine from the back of my mouth
the words are sweet
but they’ve got a bitter bitter taste
how do you love someone
who hurts hurts hurts you
without even knowing
these talks talks talks
are the liquor you keep at the back of your mouth
before you swallow the burning burning burning feeling
of loneliness
dimanche 17 février 2019
today i find myself
googling:
"what do you do when you lose a friend?"
what do you do?
samedi 16 février 2019
they are those who prey and switch you without you ever noticing
"oh you didn’t know?"
now you still don’t but you act as if you did
discovering a whole new world
vendredi 15 février 2019
i sometimes wish i were my own hollywood power couple
blond + strong + square jaws + empty blue-gray eyes + three days beard + dreadlocks phase + perky boobs + long thighs + tattoos + erased tattoos + see-through dresses + tuxedos + silk scraves + perfect white teeth + big red mouth + pupils dilated by flashes + dark nail polish + long languid curls + hidden scandals + public secrets + bunch of kids + or no kids at all + expensive divorce + rape allegations + articles on your divorce + articles on your supposed anorexia + are your ankles fat + too muscular + too much boobs
but no no mostly i don’t
jeudi 14 février 2019
l’image contient peut-être: 2 personnes, meme et texte
l’image contient peut-être: ciel, nuit, arbre et plein air
l’image contient peut-être: dessin
l’image contient peut-être: plante, fleur, nature et plein air
l’image contient peut-être: une personne ou plus et intérieur
mercredi 13 février 2019
i exude vulnerability
i become a magnet
for those who
like me
feel the tenderness of their exposed flesh
they get closer
attracted by the soft glow
of my naked self
to huddle
and cuddle
and drain the blood out of my veins
absord the meat
and become one big
human pile of feelings
mardi 12 février 2019
i rub
the swollen part of my finger
against my bottom lip
it’s soft and unnerving
feels like
a polished clitoris
or a very soft toe
an unknown
yet sweet
fetish
i rub
it
against my lower lip
until i feel
the same
as
when i
slide my feet
across
a carpet
tingly
and
full of frissons
as if a bunch of fluffy cute moutons
were galloping in
between my
navel and my toes
back
and forth
and back and forth
and back and forth
it passes
the time
lundi 11 février 2019
there’s a a gnawing feeling of unfounded guilt in the pit of my empty stomach feels like eating too much chilli pepper and having acid reflux while at the same time clenching your asshole tight don’t don’t let it out sit tight what did i do this time that’s how they feel how shitty they are these moments when the past gnaws on your belly for a snack these relationships that take you for a joyride in zombie car
dimanche 10 février 2019
les hommes qui portent de l’or
comme l’annonce de l’été
jolis jolis champs de blé
les hommes qui portent de l’or
plus beaux que ma meilleure amie nue
samedi 9 février 2019
passer pour ok
tu passes pour ok
tu as vraiment l’air ok
dans le genre ok
ok d’être là
ok t’as les pieds sur terre
ok la tête bien faite
ok pas belle mais pas moche
ok le truc en plus
tu passes pour ok
vraiment tu es ok
on y croit quand on te voit
quand on sait pas
vraiment t’inquiète pas
c’est ok
on dirait pas
vendredi 8 février 2019
the dancing teen will dance no more
of the long journey the end comes
on the way
have been lost:
a oar
a tuft of hair
une dent de lait
the meaning of certain words
a little something – the shape of which soft
a pair of beautiful dancing shoes
the belief that tap dancing can make everything ok
jeudi 7 février 2019
le ruisseau noir
suivi du point A (la source)
au point B (l’inconnu)
du bord
jusqu’au point de perspective
dont on devine le rien entre les troncs tenus
tendre un doigt pour mieux voir
est-ce bien de l’eau
ou un reflet
mercredi 6 février 2019
you can’t just settle down like you build a house made of cardboard while you wait for a manor nothing should ever feel temporary nothing should ever ever ever feel temporary
[a myth]
mardi 5 février 2019
i’ve loved you dearly and a lot
je t’ai aimé chèrement et beaucoup
i still love you a bit and sadly
je t’aime encore un peu et tristement
i’ve dreamt a love that would not end
j’ai cru comme à un rêve que tu m’aimerais longtemps
i’ve wished for the softness and warmth of your breast
je rêve encore de toi la nuit
i still think about you sometimes
je pense à toi tous les jours
i long for the impossible
sachant pleinement que le nuage ne se dissipera pas
i’ve caught myself looking at old pictures
je remue le couteau dans la plaie des deux mains
and the empty bed still smells like you
l’odeur du fiasco est tenace comme celle de la sueur acide
lundi 4 février 2019
il m’a été hautement recommandé
d’essayer d’enjamber les cars brûlés
une saison en enfer
motocross à l’arrêt
se brûler la plante des pieds
danse de l’ange sur les braises éclairées
de tes amours passées
et sur le bord de la route
les cars brûlés
carcasses bovines
éparses et clairsemées
dans les herbes bleues grises
de la fin de journée
la tenue de cuir sent
le corps qui grésille
tu danses pour hier
blessée au troisième degré
toute seule sous un astre hébété et blanc
lancée à toute vitesse
sur ton moteur rugissant
tu voles entre les épaves
danse du démon sur caoutchouc cramé
tu veux aller plus vite que les arbres
que le paysage qui ne passe pas
et la cendre des cars brûlés
qui s’entasse dans tes poumons
blessés cuits bleus
est-ce le cuir ou ton corps
qui s’évapore dans les flammes mortes
des cars brûlés
dimanche 3 février 2019
a letter to my lost logic:
dearest
since you’ve been gone nothing makes sense Is are Es and my mouth has no way down out away from the rest of us we know very well you needed a break but please please understand that the recent incident had nothing to do with our my respect for you and if i don’t make any sense you know who’s to blame but he had the most beautiful eyes and you kept on yelling NO NO NO NO NO NO NO and i’m not even talking about his mouth tu sais à quel point j’aime les dents les bouches les mains et tu ne sais dire que NON NON NON NON NON NON NON NON NON NON NON mais s’il te plaît reviens
best, merci
samedi 2 février 2019
en souvenir du bon vieux temps
quémander les miettes
les restes d’un repas
d’un dîner en amoureuses
aux chandelles
qu’est-ce que c’est beau
elle te prend en photo
tu poses
tu regardes intensément le gros œil noir
je dévore un quignon sec
mais qu’est-ce que c’est beau
cette connivence
cette complicité
tu poses devant les rideaux
sur la nappe
yeux dans les yeux
je tente de ronger l’os de son tibia
amer c’est amer
il y a tant de poussière
à moins que ce ne soit du sable
dans ce que tu me jettes
(tu tends ta main blanche)
as-tu déjà mâché ce morceau
vos cheveux se mélangent
elle ne voit que toi
tu portes ta plus belle chemise
bientôt tu ne la portes plus
j’ai abandonné
je gis sur le tapis persan taché
j’ai renversé les chandelles
que c’est beau
que c’est beau ce feu de jouis joie moi
mis le feu au lit
vendredi 1 février 2019
morning-after pill
the bitter taste
no you’re not ill
and the sound
of a reality crumbling
round and smooth
lisse et white
que l’on place sous la langue
puis contre le larynx
had you woken up sooner you’d be ill
there was a dream
a white haze
the weight and consistency
of a newborn’s saliva
you woke up
and it was gone
jeudi 31 janvier 2019
i have breasts
heavy breasts
heavy hurting breasts
heavy heaving hurting breasts
heavy heaving hurting malicious breasts
heavy heaving hurting malicious breasts the size of two apples
heavy heaving hurting malicious breasts the size of two apples but the weight of two boulders
heavy heaving hurting malicious breasts the size of two apples but the weight of two lead boulders
today
and again next month
mercredi 30 janvier 2019
the days are getting longer
and some part of me still believes that it could happen
mardi 29 janvier 2019
reality is a weak jaw
lundi 28 janvier 2019
today
a mild fever again
38,7 (trente-huit degrés sept)
the symptoms will pass
not the burning
une petite fièvre
de rien du tout
comme l’infime bout de verre
qui se loge dans le talon
there were dreams
and wet exotic plants
a dream so humid
i cried
j’ai mal aux dents
et aux gencives à côté des dents
je les imagine rouge tendre
my spit is acid
a mild fever
the doctor said
a nice cry
and you’ll forget all about it
trente-huit degrés sept
a bruise the shape of a cloud
itself the shape of a dog
a biting one
un chien qui mord dur
qui mord fort
et la fièvre
vêtement vapeur
un chien la rage
un chien la bave
et mes dents
qui
me
font
mal
a mild fever
the sweat in my eyes
it’ll all make sense
when you talk
about it
lundi 28 janvier 2019
le répit dans un drap blanc
tendu
immaculé
blanc
lisse
tendu
pur
plat
blanc
au bord de la déchirure
blanc
blanc
blanc
tendu
déchiré
déchirure
drap blanc pur déchiré froissé
répit tendu plat immaculé
dimanche 27 janvier 2019
a slight fever
and this unvoidable question:
does he know i’m looking at him?
samedi 26 janvier 2019
de ta beauté je sais tout
tu es beau comme le vent en hiver
comme la mer grise du nord
comme le souffle dans l’anse
comme un rocher humide
et l’horizon illuminé sur la mer
les lumières sont d’ailleurs
tu es beau comme une bourrasque sur l’océan
comme un soupir dans un drap
un doigt humide glissé entre deux dents de faïence
comme le souvenir de nuits brèves
et de spectacles d’ombres sur un mur de chaux blanche
comme la poutre sombre qui ceint l’espace en deux
comme la disparition inattendue d’une douleur au pied
vendredi 25 janvier 2019
il y a des interférences sur la ligngngngngne
un esprit au loin qui grgrgrgrgrésille
on l’a mis sur un bûcher pour le faire taire
mais il me répète achchchcharné que je sais
qu’au fond les jolies faunes et les belles nymphes
sont une perte de temps
jeudi 24 janvier 2019
my hips got wider
considerably wider
we’re ready
they seem to be saying
we made some space
inch by inch
without your noticing
we filled the space
and increased the void
we wanted to be welcoming
they argue
we’ve created a place
they say
an empty space
and by doing so ate yours
we grew we pushed we are there
they tell me
and i ask
am i now unknown to myself
mercredi 23 janvier 2019
once again the heartbreak
je me signe pour la forme
pour exorciser la face ronde
et les pommettes saillantes
i made myself shiny for you
i also cut my nails
pris soin d’être moi
pas un effet de style
there were lies at first
or if not lies at least tales
des contes très beaux et habités
auxquels j’ai choisi de ne pas croire
mardi 22 janvier 2019
fatsia japonica ou aralia du japon
de nouveaux mots pour chanter une nouvelle chanson
cette nuit sans dents gencives saignantes pas peu fière du vide obscène
aucune pensée pour le fatsia japonicani les esprits dans l’évier en faïence
ce soir en pensée
toujours pas de dents mais
l’idée – bleu sombre – que toujours je cours le crâne chauve
après la même chimère
ce soir
dans le froid et la vapeur
un pull en laine main et l’aralia dans un coin
poussent un peu plus loin le fétichisme du confort qui est ailleurs
cette nuit
sans dents et sans cheveux
toute nue
vulnérabilité bien exhibée
ce soir
des couches et des feuilles
pour palier au goût d’acier dans la bouche mal fermée
et l’aralia du japon
qui me regarde depuis le coin
depuis le froid
depuis une part sombre de l’espace
murmurent les esprits malins
ils soufflent dans les feuilles
racontent l’histoire déjà entendue
mille fois
lundi 21 janvier 2019
du haut de ton crâne partent les quatre rayons dorés chauds de ta bonté grand roi dans l’espace s’organisent les trois éléments autour de toi et de tes rayons brillants là une fleur blanche au cou gracile qui lève la tête comme vers le soleil ici un beau héron noir qui te tourne dédaigneusement le dos – parce que la fleur vois-tu, il la voulait pour lui – et une floraison d’herbes folles une faune volatile velue qui court en rond à tes pieds absente il y a une idole brune au corps d’éphèbe prince guide aux mains stables petit portrait caché contre ta poitrine et de loin je suis parfois pierrot lunaire parfois arlequin malin amuse ta cour replace ta couronne observe le tout comme la barrière de bois peinte en blanche fais des sauts pour mieux voir par-dessus l’horizon mais je divague je divogue je coude à coude avec toi mets le droit dans tes côtes taquine et ris parce qu’au fond toujours enfants on court mieux comme des chiens fous sans costumes et sans couronnes
dimanche 20 janvier 2019
sad doesn’t even begin to cover it
unless by sad you mean:
étrangement et inévitablement habitée par la mélancolie certaine et dévorante que demain sera inexorablement blanc
samedi 19 janvier 2019
si j’imagine qu’on y était restés
je t’aurais écrit en cyrillique
il aurait fait froid – si froid –
que ma langue aurait gelé contre mon palais
les mots auraient été ceux d’une mélancolie lilas
j’aurais préféré aux bouleaux la douceur des figuiers
et aux rouleaux houleux de l’Atlantique
l’huile plate de la mer soleil
et moins dix en été
la chaleur mieux supportée
voulue recherchée
alors qu’alors on achetait des peaux tannées
du fond de ma gorge serait monté le I qu’on dit comme E
et – peut-être –
n’aurais-je pas eu à comprendre
que l’ordre – au final –
importe peu
vendredi 18 janvier 2019
accoste tard
et reviens de loin de l’océan
reste avec le vin
et moi sous la laine châtain
tu ne rates rien
dehors il fait froid
raconte-moi encore
comment tu as fait
ce que tu as fait
tu es l’ami des temps de toujours
dont la main leste montre le chemin
tu vogues habiles
tu guides
tu tiens
étoile sans voiles
de mes ciels tutélaires
jeudi 17 janvier 2019
un ruban gris de celluloïd pâle brûle
mercredi 16 janvier 2019
il y au fond du ciel
une cacophonie de chiens fous
qui résonne comme une symphonie
qui me broie les oreilles
comme un morceau de mauvaise techno des années 2000
un tumulte d’aboiements
une chorale de grognements
les chiens du ciel
la bave au lèvre
m’ordonne féminin
m’estropie masculin
une horde sauvage lancée dans les constellations
conquête de bêtes savantes
à n’ignorer jamais
elles hurlent depuis le fond de ma tête
font des tours
brûlent le bitume
et la steppe
mardi 15 janvier 2019
i don’t quite remember
but you were there
and so was she
tu as connu lancelot
tu connais lancelot
loin d’être mort
pour toi
il vit
most importantly
you were there
as always
you and not he
j’ai mieux connu ophélie
la folle la belle
je t’en ai dit
je t’en ai dit
water woman
you knew always
j’ai un portrait
au fond d’un miroir
tu as un compagnon
qui crie qui vit
mais tu passes outre
et tu écoutes
lundi 14 janvier 2019
la première phalange est la plus faible
elle sonne mal
je m’acharne
dimanche 13 janvier 2019
l’enterrement de lancelot n’a pas eu lieu lancelot du lac d’ailleurs pas un enterrement mais une immersion avec des lys blancs et des boucles brunes une sépulture en mer en mère avec une maladie qui court en fond une brune elle aussi qui court qui court en miroir de lancelot-ophélie immergéE sépulturéE en mer belle lancelot belle comme le crépuscule mauve et bleu gris couleur chartreux fin de race nom à particule et recherche éperdue d’un mythe platonique d’une épée d’une moitié morte ophélie morte comme une icône avec voile et dorures et dans ses bras l’enfant pâlot qui lui bécote le menton mort lancelot morte ophélie plus que l’hystérique qui court et moi derrière comme une peste échevelée elle est pas belle ta maladie ta moitié ta muse pas belle mieux choisir la prochaine fois lancelot
samedi 12 janvier 2019
une marche longue
dans une forêt d’ifs
if 1
lire dans les yeux noirs
plus tôt
if 2
dire
une marche longue
dans une infinie forêt d’
ifs
if 3
embrasser la bouche
en fruit
if 4
prendre la porte
et pas le lit
une marche sombre
dans la triste forêt d’ifs
if 5
refuser le tapis
if 6
prendre par la main
une marche sans toi
dans une impossible forêt d’ifs
if 7
PRENDRE LA MAIN
if 8
faire durer la nuit
et la Lune
une marche
sous les arbres
if 8
dire
"reste"
if 9
ne pas choisir
un des côtés du miroir
une marche
if 10
porter une chemise
if 11
cesser
dans une forêt d’ifs
qui bruissent
vendredi 11 janvier 2019
i pray
i pray
i pray
i pray
for more time
jeudi 10 janvier 2019
l’ultra sens de cette situation me dépasse
ai-je utilisé le mauvais mot
le mauvais ton
le coin tendre
m’a-t-il trahie
ma main
vendue
tu sais
je dors debout
je dors souvent debout
et parfois
je ne suis plus certaine
de savoir ce que je fais
submergée par l’ultra sens
de cette situation
n’avait-on pas un accord tacite
tendu
lourd d’implicite
je somnole
je rêvasse
je n’ai pas tout vu
pas tout suivi
mercredi 9 janvier 2019
the least used letter of the alphabet is z
that’s what they told me
mardi 8 janvier 2019
that is a great piece of nostalgia
(it also seems to be the title of a book)
a highly precious collectible
it’s free
of everything – charges and commitment
you can put it in a corner
and it’ll just stay there
you can call it a poterie
no it’s not ceramic
unless it’s a potiche
sounds so désuet
i love this
23.000 euros for a putain de brooch
(this word is ridiculous)
23.000 euros when you can get this
for
nothing
lundi 7 janvier 2019
ai également été danseuse du ventre
pour un rêve technicolor
dimanche 6 janvier 2019
ai débuté contorsionniste
pour une caresse
sur la fesse
samedi 5 janvier 2019
P.S. : j’ai oublié de te dire de te raconter de t’écrire quelque chose d’important quelque chose d’essentiel – A VERY IMPORTANT PIECE OF INFORMATION – j’ai oublié ça m’est sorti de la tête ça a glissé par un trou de mon esprit ça a disparu dans la limbe colorée dans la lymphe amorphe dans l’interstice dans le trou la fente humide et moite non non non non pas celle-là j’ai oublié i forgot de te raconter cette histoire-là – QUITE AN EPIC TALE – j’ai voulu j’ai pas pu pardon pardon pas voulu pardon pu non oublié j’ai oublié de te dire que c’était sur le bout de ma langue et puis les mots tu sais les mots les mots sont partis
Pas partis les mots sont glissés ont sont hors de ma bouche dans un souffle un crachat pas entendus en tout cas pas dits pas murmurés pas dits – ARE YOU LYING – j’ai rien pu faire rien pu faire parce que je crois que tu étais douce oui oui oui douce donc j’ai oublié de te dire de te raconter de t’écrire j’ai oublié
vendredi 4 janvier 2019
and then you flap and flap and flap and flap and flap and flap and flap and flap and flap
your mouth
until the desert is drier than dry
and their tongues untied
jeudi 3 janvier 2019
teenage super queens
a bleached head or a bleached asshole
furs and latex
a very tight necklace
lost her hair during the night
never grew them back
teeth clenched
fists ready
she broke your smile
and probably your heart
wants to wear your balls
as a lucky charm
lost track of where and when
the face became the mirror
or was it the contrary
mercredi 2 janvier 2019
sylvestre a comme l’espoir infime
de naître un jour de février
creux et plein
creux comme concave
plein comme rempli d’eau
un quatorze ou un dix-sept
ce serait bien
il a comme l’espoir
d’avoir les yeux verts
verts comme les pins
pas comme la mer en hiver
ou peut-être gris
et de porter des pyjamas de soie mauve
sylvestre a l’espoir tenace
de n’être jamais déçu
surtout pas par moi/toi
et de fumer des cigarettes
au petit matin
des craven a ou des café crème pour les jours brillants
sylvestre espère
accrocher des posters
quelque part sur un plafond clair
un cheval une voiture un astronaute le désert la lisière
et de se faire percer les oreilles
sylvestre croît dans un interstice infini
il croit comme on croit aux fleurs
des bleuets et de la gentiane
mardi 1 janvier 2019
une envie de nuques
effleurées
nues
rasées
dégagées
mordre dans la chair
tendue
d’un coup moins cygnesque
que sylvestre
du bout des doigts
tracer le chemin
du haut du crâne
jusqu’aux reins
et s’endormir
la main molle
dans le talus
lundi 31 décembre 2018
today
i wish
i were
in love
instead
i play
the guitar
like
a
lonesome
teenage
boy
pinning for
a long
lost
love
or
(most likely)
one that
never
existed
my hair is
dirty
(so is my mind)
and
i’m wearing
nothing
but a
(so are they)
pair of socks
a
stained
pair of
underpants
and
a
sweater
(too big too big)
i play
(sitting in my bed)
sad songs
or at least
i try
like
i wish
i were
in love
N.B. if were in love it’d be with you you’d be more or less tall but you’d have green/blue/gray/brown/purple/the color of the sun at the end of the world eyes and a mouth full of shiny teeth your breath would become the wind and i’d love you so and – breasts or not – i’d suck gladly on your tender nipples you’d have long/short hair and your ears would be pierced you’d be a terrible singer but a beautiful player and your hands and eyebrows would be perfect yes they would – this is a love letter this is a love letter this is a love letter this is a love letter this is a love letter this is a love letter this is a lov
if i were in love it would be with you
dimanche 30 décembre 2018
glisser des photos dans des livres
comme des millions de souvenirs
je pleure
eau salée
sur le plaid en macramé
tout ce que j’ai pleuré
eau salée
je me suis tant vidée
eau salée
en pensant à toi à vous
en passant
eau salée
en passant
et repassant
eau salée
dans la forêt vierge humide
eau salée
d’une pléthore de possibles
samedi 29 décembre 2018
dans les bras calmes et tranquilles
d’un enfant de satin
penser aux malingres lendemain
à ta bouche
je boirai toujours
me roulerai sous tes coudes
et tes mains
dans tes creux
et tes plis
je t’aime comme on aime
un ami
l’odeur du bouc
et l’ennui
vendredi 28 décembre 2018
go ahead nick
sing me a song nick
vendredi 28 décembre 2018
a slight fever
and this unavoidable question:
does he know i’m looking at him?
jeudi 27 décembre 2018
sur une île de faïence
en haut du mont fujiyama
sur la mer
sur le sable
dans le verre
sur les dunes
dans l’espace
au-delà
en dessous
dans ton pull
sous tes coudes
dans ta main
entre tes dents
dans la forêt
et sur une branche
dans le creux de ta hanche
en haut du 3 rue Collette
au sud
puis à l’ouest
à la Cabane de César
dans le vague
puis dans le flou
à Fort Greene
sur le bitume
au bout
du bout
du bout
mercredi 26 décembre 2018
quelle idée d’ouvrir
dans la tasse un fond de café froid
d’ouvrir comme ça là
encore plus froid qu’il y a une heure
comme ça là
qui tache la faïence blanche dedans
d’ouvrir alors que tu savais
bleue pâle dehors
que tu savais très bien
avec des dorures
vraiment très bien
des dorures tout autour
ce qui allait
tout autour
ce qui allait se passer
mardi 25 décembre 2018
I.si tu cherches
bien
tu vas nécessairement
nécessairement
trouver sur quoi
quel fil
quel nerf
quel bout
sur quoi tirer
pour que ça pisse
la sueur
que ça
que ça pisse
la sueur
le sang
et les larmes
II.cherche bien
tu vas trouver
où appuyer
pour que ça se déchire
comme du papier
de soi
que ça
que ça déchire
comme l’hymen
fragile
d’un instant
léger
flottant
d’organza
III.continue
tu trouves
tu forces
tu tritures
tu tournes
tu tortures
tu cherches
tu trouves
la faille
dans cette journée
bleutée
IV.tout allait pourtant bien
jusqu’à ce que rompe
la trame lamée
de ta fin de journée
il fait bleu
doré sur bleu sur gris
de ta fin de journée
qui meurt dans la nuit
lundi 24 décembre 2018
head over heels
i fall
head first
heels down
in the green pastures
of your teeth
you kneel
and kiss
le mont fourni
de mon envie
and my right toe
is against your tongue
head shoulder knees and toe
avec quelques arrêts
in between
la route est longue
to hell
head over heels
should knees and tongue
to the hell
qui habite les moindres
recoins
de ta head shoulder knees and toes
dimanche 23 décembre 2018
red flags
red flags all over
comme un million de roses rouges
semées sur le ring
de ta conquête
red flags
red flags all over
that you chose to ignore
pour te cogner aux épines avides
plutôt que de renoncer
au combat à vif
d’une guerrière
sans peurs
et sans proches
samedi 22 décembre 2018
que les os
il ne restait
que les os
délicats
breakable
si fins si fins
du lapin
vendredi 21 décembre 2018
petit soleil
machin portatif
irradie dans la poche
ce qui sonne et qui luit
niché dans le creux
d’une côté
près d’un poumon rose
astre chaud
qui bave par les lèvres
entr’ouvertes
avalé
recraché
orange ronde
sur fond mauve
bruisse entre les rideaux
de soie sauve
dans la pièce sombre
petit soleil
it feels like home
dans ton ombre
jeudi 20 décembre 2018
hey there lady
some part of my heart
belongs to you
to your dirty streets
and your crowded sidewalks
to your foggy mornings
and your blaring sirens
some part of my heart
is stuck between
the branches
of one of your
naked trees
it shines in
the painfully
clear light
of the winter
at noon
and whispers
in the frozen wind
mercredi 19 décembre 2018
père C.
clepsydre à la main
jette les dés
de la gauche
celle du cœur celle des heurts
faire contre mauvaise fortune bon cœur
les dés lancés
sur la surface plate
d’un plateau
en damier brillant
père C.
jette le sort
de la gauche
celle du cœur celle des heures
mauvaise fortune bon cœur
dans l’arrachement des lierres
de la colonne de père C.
un secret
sève épargnée
et la clepsydre est brisée
mercredi 19 décembre 2018
il y a d’abord eu
une chemise
et des baisers par trio
il y a d’abord eu
une nuit
infinie
et un palanquin fabriqué
de toutes pièces
sont ensuite venus
les langues mélangées
et les jours distendus
il y a eu
des au revoir tous
mouillés de
rien
et une distance
sans fin
d’eau
et de vent
comme un désert
familier à traverser
pour faire tomber
dans ton oreille
mes doléances
chargées
du souffle adolescent
d’un désir
non content
d’être déjà omniprésent
et oblong
devenu plus gros qu’une
super lune
il y a eu aussi
des airs de guitare
et des chants nocturnes
comme des cris
lancés
depuis un phare
enflammé
il y eu des bleus
et des mensonges
au goût acide
d’erreur
une robe virginale
de vestale
tachée
et il y a eu
du temps
tant de temps
sur les vagues passé
mardi 18 décembre 2018
les jambes coupées
le souffle court
et ta bouche
mille fois mangée
lundi 17 décembre 2018
today i find myself
googling:
"do eyebrows grow back?"
do they?
dimanche 16 décembre 2018
i obsess over you
like one obsesses
over a lost
locket
dimanche 16 décembre 2018
voiture brûlée
cœur crevé
samedi 15 décembre 2018
pendant un instant
j’ai cru voir la mer sur fond blanc
et mon cœur s’est serré
vendredi 14 décembre 2018
as a token of my appreciation
du jazz d’ascenseur
un pull en mohair
et un sandwich aux rillettes
4,70
quatre soixante-dix
and my everlasting affection
jeudi 13 décembre 2018
one day
i’ll take you dancing
at the waikiki
i swear
i promise
i spit
it’ll be grand
it’ll be sweet
et je danse oh so well
je promets it’ll be swell
(la rime est facile)
but dear
one day
i’ll take you dancing
and so much more
at the waikiki
i won’t marry you
but i’ll sure as hell
do my
very best
pour notre nuit de noces
one day
one night
i’ll take you
to the moon
and back
at the waikiki
mercredi 12 décembre 2018
© Carlton Abas
hey there being of light
how you doing there
how is life
how is night
you a knight
are you a dream
are you my fight
how is your health
how is your wealth
where do you hide
and how
and why
is it too much
for me to ask
is it too much
yet not enough
how are your ankles
how are you now
is it too much
am i too much
do you mind
my asking
that
mardi 11 décembre 2018
suis les pas de ta sœur dans le ciel couleur flaque de pétrole
donne leur puissance et prestance dans la lueur silver
et sur ton armure d’or ma douce brille l’éclat de mes désirs
lundi 10 décembre 2018
j’achète mon temps
avec de l’eau
respire difficilement
par ma narine gauche
retiens l’écoulement
des clepsydres
entêtées
j’achète mon temps
avec du sang
aboie des mots
au vent
sans sens
pour écraser
des sabliers
j’achète mon temps
j’achète mon temps
à en devenir folle
j’épuise les cadrans
les horloges
auxquels je préfère
les nocturlabes
dimanche 9 décembre 2018
liste :
encaustique
essence
pluie sur béton
cigarillos
samedi 8 décembre 2018
violette glacée
dans blizzard bleuté
la tête courbée
sous les rafales perlées
mon doigt
bout d’engelure
première phalange
façon popsicle
glisse
glisse
glisse
sur la rainure
évasée
vendredi 7 décembre 2018
I AM I AM I AMMM MMM NOT NOT
I AM NOT I AM NOT
GOING
TO
CLOSE
CLOSE
MY EYES
j’aimerais te la dire dans un chuchotement
– une confidence –
j’aimerais te la dire
les yeux fermés
en toute confiance
cette vérité
I AM MMM NOT I AM NOT
j’ai pensé: "il aura glissé"
et j’ai pensé: "à cet âge
on ne sait pas"
HE DOES
je sais
toi aussi
mieux que moi
HE’S SO SO SO SO SO SO SO CLOSE
BUT I’M NOT I AM NOT NO
j’aurais cent fois préféré moi plutôt que toi
NO
mais il est tien ce grand gros beau non résonant cinglant puissant vivant vaillant
qui
sort
de
toi par ton ventre tes poumons ta gorge et ta bouche
NO NOT CLOSING
j’aimerais te dire
en chuchotant
MY EYES
cette vérité fœtale fatale nichée au creux
de ton coude comme un crise d’eczéma
BUT BUT
elle me fait mal autant qu’à toi
mais je n’en ai pas pleuré
– abondance de larmes amères et pures –
sous une douche bouillante
I SEE
mais
mais ce n’était pas la première fois
I DO SEE
et le mâle est millénaire le mal fait
mais
mais tu vois
MY EYES ARE OPEN
bien plus bien mieux que moi
et de tes yeux je ne vois que toi
et mon coeur jusqu’à toi va
l’étreinte distante
d’une sœur à celle qui sait
MY EYES
dans un souffle je voudrais
ARE
mais tu vois
OPEN
à S.
jeudi 6 décembre 2018
pelléas et mélisande
histoire tarie
conte flétri
restent en tête
les noms et les maux
l’émaux et mots
et la paire d’ailes/elles
que je te fous dans le dos
mercredi 5 décembre 2018
j’ai des angoisses
dans le fond du bide
des trucs salaces
et malhabiles
en forme de vrilles
et de vis
qui percent
dans ma membrane
jusqu’à écoulement
des fluides
je baigne dans ma propre
anxiety
nappe bleutée diffuse
aux reflets pétrole
sous la lune rousse
j’y nage
les talons lourds
m’y noie les narines
comme on appelle
à l’aide
bain de minuit tous les soirs
j’ai posé mon armure
au fond de la lagune
et flotte dans le miroir
acide
j’ai des angoisses
plein le bide
et une machine
sans voile
sur les talons
mardi 4 décembre 2018
mes douceurs aux cheveux longs
à l’haleine vaine
mes douceurs parfum fauve
voix d’heaven
mélancolie jolie
d’un accord qui grince
mes douceurs imberbes
sur parquet de bois brut
et forêts de pins
lundi 3 décembre 2018
c’est l’histoire de
de deux corps qui
se percutent
dans une effervescence bouillonnante
de sang et de salive
c’est l’histoire d’un
wham d’un bam d’un body slam
de deux corps
d’une main
de cinq doigts
et d’une pommette un peu fragile
it’s a wham bam body motherfucking slam
ça fait un bruit de
supernova qui meurt
de cœur qui se brise
dans une salle de concert
ça me remue à l’intérieur
et ça me déchire
les espoirs
on aurait pu croire que de ce combat mythologique
resteraient des ruines des vignes et des lierres
peut-être même des bruyères
mais du meurtre placide
ne reste que la trace vide d’un mouvement infini
parti de l’épaule
c’est arrivé au coude
pour finir dans les digits
insensibles et énervés
d’une mécanique bien huilée
ça fait un bruit
d’immeuble qui s’effondre
de rêve qui s’émiette
de sang qui se répand dans l’œil d’un titan
it’s a damn fine body slam
dans la mêlée suée
des poils des muscles
des dents et des doigts
là un iris ici peut-être un pénis
et tant d’autres riens
dont on ne sait s’ils sont
des offrandes
ou des armes
it’s a
body
slam
il y a une rumeur
il y a un bruit
de chair
qui court
dans l’air
sur ton souffle
haletant
de bête traquée
it is a damn
tragedy
it’s a story for fools
really
deux corps
du sang de la salive
et mille sucs
en flaques miroités
tu vois tout ce que mes blessures ont pleuré
ah la vestale, la vierge éplorée, la fée en danger, le portail cosmique, la chatte lubrique
it’s a damn tragedy
c’est un mythe qui s’effondre
les mensonges qui prennent l’eau
se noient
dans la cyprine couleur divine
c’est un chœur de harpies
qui de lances munies
épinglent comme des insectes brillants
BODY SLAM
les corps malmenés
de celles et ceux
laissés pour morts
dans une allée
are they dead though?
are they really dead?
it’s a violent tale of love and lust a technicolor orgy a sordide combat de titans en dolby stereo une sombre histoire de meurtre répétée à perpétuité not a show for the meek or weak hearted it’s a tragedy and it’s a body slam
c’est le bruit de ta main sur ma joue
de ta paume sur mon ego
des murmures oubliés
et des couleuvres avalées
c’est le mythe cent fois répété sans foi
dans tous les miroirs reflétés
et dans tes yeux fondu
it is
a tale of love
a tale of lust
a damn fine
tragedy
dimanche 2 décembre 2018
petits mensonges
they don’t hurt no one
do they
après tout
entre amis
tout se dit
petits mensonges
and big lies
the size of a jumbo jet
the weight of a feather
sweet on the tongue
(like yours when we kiss)
petits mensonges
the taste des bonbons à la violette
samedi 1 décembre 2018
j’aimerais vous dire que c’est facile
j’aimerais vous dire que c’est simple
qu’avec un rien on peut faire quelque chose de bien
que l’amour n’est pas un match de catch
qu’avec le temps tout s’efface
que mes mains sont des armes efficaces
j’aimerais vous dire qu’être à bout n’est pas tout
mettre en garde et prendre care
faire des lendemains muets
une chorale de lumière
j’aimerais promettre
et m’y tenir
disséminer les bouts de papier
et liquéfier les mots
brûler le capital
et vilipender les autels
faire de vos lits des temples
à la gloire des corps libres
et de vos jardins
des forêts de Russie
j’aimerais vous dire que c’est facile
que rien n’est joué
tant que tout se tait
vendredi 30 novembre 2018
des ados réchauffés
les bras nus
biceps dénudés
t-shirts blancs sur fond
de ciel gris
mercure six
et les mains moites
dans l’une
un cran d’arrêt
dans l’autre un mégot
cheveux sales et brillants
mine fragile
et débit lent
en bande
sur les bancs
jeudi 29 novembre 2018
I.
it builds up
slowly
but surely
a heap
somewhere
in
the
back
of your mind
something BIG
made of fermented little nothings
it builds
up
it’s
a name
a look
a touch
a sound
a position
a strand of hair
the smell of something burnt
the idea of having to talk
an acidic taste at the back of your mouth
the violent fact that despite sleeping more and more
you’re still exhausted
there’s a moment
when
your dreams are
powerful and colorful
ever present
leaving you
more
tired
they never stop
they bloom like flowers
in the back of your mind
even
when
you don’t remember them
with the dreams comes an acute need for sex
an unfathomable desire
to touch grab hold feel
the orgasms are great
desperate
lonely
my right hand is my only solace
II.
it builds up
and when it bursts
it’s like a gush of wind
leaving everything
askew
there’s a lump in your throat
a shortness in your breath
and you are
god
oh so
tired
anything too tight is unbearable
clothes or conversation
you function
yet
you’re askew
permanently and inevitably
stepping on the thinest of threads
it is a sensation
more than a feeling
it’s as much in your body
as it is in your mind
little nothings
became buildings
and your neck
your back
your eyes
hurt
breathe
they say
it’s nothing
they say
you need to rest
they say
i do
i really do
but has one ever succeeded in taming the wind
it requires to learn how to fly
the wind never ceases to blow
even when it whispers
soft and low
the sound is deafening
and then there’s the
hollow
chest
you huff (fffffffffffffffffffffffffff)
and you puff (fffffffffffffffffffffffffff)
you huff (fffffffffffffffffffffffffff)
and you puff (fffffffffffffffffffffffffff)
but it won’t be filled
it taunts you
and the wind rushes in
III.
it builds up
slowly
but surely
and it requires such
an amount of energy
to hold it steady
and yet
the release is fantastic
like
DIVING
HEAD
FIRST
IN
THE
WARM
SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA SEA
SEA
there’s no need gasping for air
it’s already there
in the once
hollow chest
once the catastrophe
over
the horizon
pale and blue
warm melted metal
in your veins
knowing that
for now
you
can
just
float
mercredi 28 novembre 2018
j’ai tué ma plante verte
ça a l’air drôle dit comme ça
mais j’ai réellement tué ma plante verte
je l’ai vue mourir
sous mes yeux
tout doucement
en silence
j’en ai tué bien d’autres
avant
ça a l’air drôle dit comme ça
ça se passe à trois quatre
trois
quatre
heures du matin
une heure où la nuit
meurt
ça a l’air drôle mais
j’ai tué
à mains nues
ma plante verte
et bien d’autres
avant elle
comme ça
c’est un poème de l’angoisse
cette histoire
ça a l’air drôle
dit comme ça
c’est approximatif
c’est incertain
j’ai un alibi
j’ai deux mains
et elle
pas de cou
il est quatre
trois
trois quatre
heures du matin
j’ai les mains prises
et l’œil plein
c’est l’histoire douce
d’une oppression
qui s’entête
corps contre corps
dans le creux amorphe
de ton corps mort
mardi 27 novembre 2018
full mouth
open wide
eat me up
let me dive
lundi 26 novembre 2018
take me to the opera
she said
take me where things are grand
she said
i like the softness of what you are
she said
take me back to the opera where things are grand and beautiful
take me where you’re soft and vulnerable
give me the furs
and the needle
the crown
and the flowers
take me back to the opera
she said
i like the softness of what you are
she said
don’t yell
she cried
don’t break oh porcelain
oh grain d’ivoire
she cried
take me to the opera instead
to the stage where the wood sings
and the velvet ripples
take me take me
where i can be the fool
and you the queen
where the voice with which i sing
sounds like the whispers of our bed
take me where i can’t hear and the screeches and the grunts
take me back to the opera
she said
take me to the opera again
she said
like you promised
she said
you said you would
she yelled
you said
you would
bring the bouquet and the silk gown
tear the lizards apart
and shed the mist that’s covering your eyes
i like the softness of what you are
she said
i like the shining armor of your errors
don’t break oh porcelain
don’t break oh dear love of mine
take me to the opera instead
dimanche 25 novembre 2018
once there was a time there was once a time
il fut une fois
une fois
il fut un temps
un instant
i had a sister
qui m’aimait
et que j’aimais
samedi 24 novembre 2018
j’ai inventé des prières longues comme des serpents pour attirer ton attention
vendredi 23 novembre 2018
today was blue
yesterday green
a week ago
it was yellow
peut-être demain
sera-t-il mauve
et jeudi rouge
today was blue
yesterday green
mardi était rose
orange
pas encore
jeudi 22 novembre 2018
the nice thing about THIS here
is that it allows one
to carelessly blow
things
out
of
proportion
mercredi 21 novembre 2018
“je dis
qu’une oeuvre
peut fonctionner comme
comme
une machine de guerre
sur son
époque”
je dis
je sais
ils disent
space is the place
SPACE IS THE PLACE
oh, what a dream
ils disent
et je murmure
comme un cortège
comme les filles d’honneur autour
de la Reine Esther
je mets un R
majuscule à
Reine (je sais pas si on l’entend)
space is the place
which one
yours
or
mine
tu es un ventre avide
vous êtes tout
serrés
là
non
il fait sale
il fait rance
dans votre space
laissez-moi la lune
laissez-moi les vers
et rêves
je vous laisse l’espace
et la laisse
mon poème
est un cheval de
Troie
ou de quatre
fois quatre font seize
(il faut toujours un R majuscule à Reine) (pas à guerre)
seize et seize
font
des millions
des millions
des millions d’étoiles
que j’ai mangées
SPACE IS THE PLACE
oh fine fine
i heard you the first time
j’aimerais
si tu permets
commencer
par les abîmes
où brillent les poissons-mots lumineux
que tu n’as pas encore
trouvés
space you said
i see none
here
for
me
but
is it not
scary
d’entendre depuis ton space
the rumble of your own machine
se retournant contre
tout contre
toi
space is the place
you said
oh, what a dream
mardi 20 novembre 2018
fais-moi plaisir
et suce l’anche
de ton instrument à soupirs
lundi 19 novembre 2018
who could have thought
qu’un hiver arrivé trop tôt
B.O. jazz et neige
amènerait avec lui
un nouveau blizzard
who could have thought
chaud dedans
froid dehors
warm words
cold heart
qui aurait cru
qu’au printemps ingénu
d’un sourire naïf
répondrait le néant glacé
d’une disparition
qui aurait cru
que le monde
comme les saisons
ne tourne pas rond
mais sur lui-même
who could have thought
que j’aurais chanté
à nouveau en octobre
ri encore
en novembre
pour mieux oublier
en décembre
who could have thought
qu’une mince silhouette brune
aurait pu hanter à nouveau
la lumière pâle
de mes jours
qui aurait cru
qui
sûrement pas moi
mais
cold hands
warm heart
les histoires recommencent toujours
dimanche 18 novembre 2018
petite chose
matière solide
aux bords tendres
mouillés
de larmes acides
sans peau sans rien
armure de viscose
ou de coton
cache plus mal que bien
la chambre acoustique
de ta cage thoracique
dans le creux
de tes côtes pâles
chantent des mésanges
au plumage sale
petite chose
qui roule
se heurte
bleuit ici
et saigne là
vaillante malgré les coups
malgré les chutes
fait à cheval
belle cavalière
l’aller et tous les retours
et croit
chaque fois plus fort
que cette fois
ce sera
samedi 17 novembre 2018
lest we forget
is there intensity
without the ache
is there love
without the hurt
my head my
oh so heavy head
spins and spins
the perpetual movement
of a lead balloon
set moving
by the constant nagging
of an unfathomable infatuation
lest we forget
love was lost at sea
gone without a trace
only remains a desert island
the shape of a broken heart
i was so sure
i had the map
but the boat sank
and me with her
in the end
is there a way
underwater
that i’ll hear
the words
you’ll never say
vendredi 16 novembre 2018
lune mordante
au sang glacé
œil flottant
dans le bleu danube
d’un début de
nuit esseulée
l’unique à voir
et à savoir
qu’au coin de ma bouche
se meurt l’espoir
jeudi 15 novembre 2018
i had a muse
then i had ten
chatoiements de toges pastel et des lumières comme des miradors
sur mon corps qui dort
i had ten muses
and i lost them
je bois à la ta bouche le vin – si vain – qui se mélange sans fin
à ta salive bénie sacrée
élixir du sommeil émerveillé
i had a muse
then i had none
mercredi 14 novembre 2018
aime le satyre
et aime sa proie
mardi 13 novembre 2018
le jeu gentil auquel tu joues n’a de sens que s’il se prête à la topographie de mes envies je suis une bête du bitume une parcoureuse de kilomètres et d’asphalte j’erre et je sais la géographie et les volutes de l’air toxique où résonnent les cris sans joie des danseuses du Sabbat la ville se meurt la ville pourrit elle avale et ton amour et ta vie que connais-tu de toutes ces faces je te suis et je te guette ombre peu chaste je t’écrase et je te broie avec toute la puissance de mes dix doigts
[ominous music]
lundi 12 novembre 2018
menteuse mais pas maligne
tu as les yeux couleur cyprine
dimanche 11 novembre 2018
j’ai avalé trois cent mille astres une armée de galaxies
j’ai mangé l’espace intersidéral et toutes les vies parallèles de tous les êtres qui y vivent
estomac quantique saveur pastèque glisse sur ma langue
comme le jus de tous les possibles
samedi 10 novembre 2018
reprendre du poil de la bête
prolifique phase excentrique
plus d’étau ni d’étreintes
juste toi
et une cigarette éteinte
relance la machine
rouages et beats idylliques
à s’y casser les dents
dans la strate éthylique
faire des plans des comètes victimes
du cosmos gourmand
de ton en-dedans
danser sur les braises
charbons ardents
sous les talons
tu en as
du talent
et du temps
à perdre
pour voir en deçà
de ton armure
de sourires angéliques
vendredi 9 novembre 2018
sometimes
i do wonder
what’s wrong with me
and what’s
wrong with
her
jeudi 8 novembre 2018
i sometimes wish
i made more sense
first to myself
and then
to M. but also to N. and V. and sometimes T. especially to Y. as i’m not sure he does get why then again to C. and with him to P. but also to B. and surely to G. without forgetting about A. or J. and to E. obviously
but mostly
to me
mercredi 7 novembre 2018
une mélancolie d’hiver
lente comme un ciel gris
douce comme la feuille qui joue
et l’image stagnante d’un souvenir d’été
se prélasse tout contre mon dos
tenace
elle touche comme du velours
enveloppe comme de la soie
refuse tout répit au rêveur qui s’ennuie
et pose sur ses yeux vagues
une chape de nuit
il y fait chaud
il y fait bon
ça sent le bois qui brûle
et la brume entre les pins
c’est l’histoire d’une sieste
entre deux oreillers malmenés
par l’insomnie de la veille
d’un cliquetis discret qui rit
qui rit
la mélopée lasse
du souffle qui s’amenuise
en même temps que tombe le jour
comme une incantation basse
parmi les klaxons
mardi 6 novembre 2018
la paume sale
partage la crasse
[excuse pour un contact]
lundi 5 novembre 2018
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
très belle la miss
etc.
dimanche 4 novembre 2018
there’s something dirty in the air
something corrosive
quelque chose plastique brûlé
qui
bouffe
mes
poumons
quelque chose fétide oublié
comme un mauvais souvenir caché
exhalaisons funèbres
d’une danse de serpents
dans mes entrailles
gorge pleurante
et tempes mouillées
la nuit ne fait que passer
ton rêve peut s’en aller
samedi 3 novembre 2018
i am a planet eater
a dream sucker
a star fucker
the ones that shine
but don’t sing
vendredi 2 novembre 2018
les pupilles blanches
couleur sans tain
de l’érotomane
reflètent le vide et l’âme
qui geint
grande dame tu vois
au-delà de mon sein
mon cœur vain
qui bat
la mélodie est celle
du creux
où résonne un tambour
de peau tendue
cupid avide tire et blesse
dans l’entaille ouverte
sans liesse
pique et fait double
l’enfante rêveuse
du cœur-néant et dévorant
de l’érotomane
jeudi 1 novembre 2018
les obsessions subtiles
comme une armée de trois fois sept cent mille cariatides
elles voient elles savent
et moi languide je jouis je bave sur fond de soie
le fil qui tend le fil qui serre et ma gorge et mon cœur
sur fond de trance et de déluge
je roule dans vos parterres d’orchids sauvages au goût suave
j’y perds mes fluides et la raison
aimez-moi oh fleurs-poison
j’avais en tête de faire la fête mais les cariatides guettent
et je vous aime à en perdre la tête
corps de liane sans horizon
vous chantez mon hymne mon poème ma chanson
celle des corps qui tombent roulent et fondent
sur les pelouses où vivent des araignées à foison
tisseuses d’humeurs et de saisons
mercredi 31 octobre 2018
janus habile pièce à diamants et faune agile tue l’ennui et puis ceux vils qui m’accablent de leur bile trois cent roses six chrysanthèmes et toute une ville lueurs précieuses déposés en offrande aux pieds d’un cœur sans fin sans fond quatre grains de beauté parfaitement alignés pour convoquer toi elle lui la créature plus belle que toutes les femmes de toutes les peintures et que tous les éphèbes aux culs de marbre
lundi 29 octobre 2018
tu n’es de rien la prémisse
et ta couleur est celle des lys
dans le creux de ton œil
je niche des larmes
au goût de métal
je les y bois
langue avide
et je m’y coupe sur
tes cils
rasoirs
il y a dans l’air que je respire
la saveur saoule
de tout désir
ta langueur
fièvre
toute cette aura
toute cette aura
fois trois
je profère devant toi
les mots-délires d’une malade
tu bois l’espace entre mes doigts
manges mes mains
les pierres et les étoiles
c’est un fin met que ce qui gît là
liquide céleste
des vains émois
cent fois mort
d’avoir sucé sans fin sans foi
le nectar acide
suées d’acrylique
face bénite entre toutes
rêve factice
idole de stuc
je me soumets
je m’y voue
dimanche 28 octobre 2018
THEY said do
or then
don’t
they brought
me
up
then put
me
down
THEY cried things
that made
no
sense
and expected
ME
to understand
and to
translate
the mumbling crying melting words
of the bald elders
THEY wanted me
ME
to grow
the wings
THEY never had
never dared
to grow
THEY lied about the past
but even more so about the future
THEY grabbed
my hand
THEY grabbed
my hair
THEY grabbed
my cunt
and still
expected me
ME
to understand
the hurting
THEY wanted ME
to fly
high
and to cry
low
but
I don’t
samedi 27 octobre 2018
on m’a demandé
Tiers Personne
d’être le témoin valide
de la fin du démantèlement de la destruction de la dégradation de l’arrachement du démembrement
d’une soeur
d’assister IMPASSIBLE S’IL VOUS PLAÎT
alors que POURFENDUE SUR L’AUTEL
elle saignerait
et sang
et mots
pour le bon plaisir d’un public replet repu
et tout content de ses sièges en velours pourpre
on m’a demandé
Tiers Personne
proposé
Tiers Personne
suggéré
de dire OUI OUI OUI OUI
de bénir, infaillible
le sacrifice d’une sirène
on a aussi demandé proposé suggéré
OUI OUI OUI OUI
à une voisine qui
me semble-t-il
a préféré fondre
prendre la foudre
que de répondre
j’ai, pour toute réponse
Tiers Personne
choisi de brûler ces
CENT MILLE FACES
ébahies et blêmes
et de partir avec la sirène.
vendredi 26 octobre 2018
dans le creux des reins
dans cet espace là - entre le nombril et les crêtes iliaques et la colonne
là - sous le mont rond, dans la courbe creusée
là -
une couleur sans nom qui ronfle et qui tourne qui chauffe comme un feu d’huile et d’essence
là, c’est tout contre les crêtes ocres et chaudes que vit la monstrueuse fascination des corps le dragon suave qui se déroule comme un ruban de velours entre les doigts habiles
jeudi 25 octobre 2018
mon nez à travers les lignes creuse vide mon nez dur et semeur d’amphores niché dans le creux de ton aisselle ou celui de ton coude à l’aise décrypte les langages inconnus et les formules magiques cachées dans les langues en forme de fleurs qui s’échappent de tes recoins
mercredi 24 octobre 2018
serpents à plumes
et maladies factices
et affolantes
j’ai du passé la forme
et la couleur
comme le soleil
entr’aperçu entre
deux façades
de béton
dans le délire
aux effluves
de goudron
je plonge
enfiévré
et seul
et tous
les
cœurs
s’annulent
et tous
les
cœurs
s’entendent
rien ne vit
rien ne meurt
sous le marbre
couleur bitume
cage pleine du virus
qui s’étend.
mardi 23 octobre 2018
go for the soft
go for the tender
go for the powerfully sweet
go for the inevitably
the undoubtedly
the unavoidably
meek
lundi 22 octobre 2018
sur la surface plane
mes doigts
dans l’interstice lumineux
mes doigts
dans le recoin tendre
mes doigts
sous l’arche velours
mes doigts
dans le pli évasé
mes doigts
contre la courbe fragile
mes doigts
partout ailleurs
ma langue
dimanche 21 octobre 2018
on fait des pieds
et des mains avec tout
et surtout
rien
avec le vide
d’entre les corps
et les pleins
dans nos mains
on fait des pieds
et des mains
avec les souffles
et puis les vagues
et les murmures
goût napalm
qui brûlent ma gorge
et fondent
râles
dans ta bouche
le sucre acide
et la danse des cygnes
nos pieds
nos mains
et le héron placide
qui guette
qui vient
parles-tu ma langue ?
celle tranquille et diffuse comme la chaleur du bois qui brûle
celle crépitante et vagabonde qui glisse en dehors de moi
on fait peinture sous la rotonde
arabesque sur un drap
vacarme sous un toit
des pieds
et des mains
samedi 20 octobre 2018
j’ai
depuis quelque temps
le plus grand mal à prononcer
utiliser
dire
HOMME
en lieu et place
je dis
garçon
"quel beau garçon"
dire "homme" met dans la gorge
un goût
amer
un goût de trahison
faite aux autres
et à
moi-même
alors je dis
garçon
et c’est un peu con
parce que c’est un peu moi
mais c’est surtout
juste
un peu
moins
refuse le cauchemar
"c’est un type bien"
je préfère taire le mâle et dire
pas boy mais
vendredi 19 octobre 2018
opiacés couleur liquide
sur fond d’alcool pavide
j’ai bu les trois gorgées que tu m’as proposées
j’ai léché le sucre sur tes lèvres déposé
et les sucs
et les fluides
sur nos corps répandus
ont l’odeur
d’un âge qui n’existe plus
à ma gorge serrée
je sais
je sens
que la route est pentue
semée d’embûches
et d’images de ton reflet nu
eau claire crachée
en cascade suée
le tissu rêche crisse
et sous mes ongles
les traces digitales
rouges éparses
fleurs de sang
pour débordements
du cœur
jeudi 18 octobre 2018
when what you mostly make
is mistakes
mercredi 17 octobre 2018
today
i find myself typing
“does fire destroy everything”
in Google
does it?
mardi 16 octobre 2018
it is lovely out there
without
you
lundi 15 octobre 2018
i am currently slightly infatuated
with 4
four
people
and they all seem very beautiful to me
dimanche 14 octobre 2018
please give me the strength
to go further
than just
having
your cunt
in
my
mouth
samedi 13 octobre 2018
i sincerely hate the fact that we have
to lose people
i do
the idea of loss is
haunting
yet
we do
vendredi 12 octobre 2018
i like boys who wear two earrings
one in each ear
it makes me
want to kiss them
deep
i like girls with curly hair
and a sweet absence of makeup
it makes me
want to eat them
long
jeudi 11 octobre 2018
sometimes i wish i were river phoenix.
mercredi 10 octobre 2018
a series of assessments that make no sense:
my hair will always be short
my ass will always be round
my tits will always be small
boys will be boys
i will always love you
she was asking for it
a silk thread never breaks
shame is inevitable
i’ll always carry you inside me
i’ll never lose my teeth
my hair will always be short
mardi 9 octobre 2018
what we put somewhere
is often
entirely
something
else
lundi 8 octobre 2018
parfois je lack l’équilibre nécessaire
à mon prompt rétablissement
ré-ta-blisse-ment
c’est parce que
you see
tout glisse
sur
ma
langue
dimanche 7 octobre 2018
i don’t have
time
for this
please don’t
use
me
samedi 6 octobre 2018
j’ai essayé
et essayé
et encore
encore
et essayé encore
encore
encore
en vain
vendredi 5 octobre 2018
on a essayé de réparer
l’irréparable
ignorantes
niant l’évidence
même
jeudi 4 octobre 2018
cold coffee and tea cakes make for an amazing breakfast
mercredi 3 octobre 2018
it is OK
to be
both
it is OK
not to know
just yet or
never
it is OK to try
and then
fail
it is OK
you are OK
it is OK
(a soothing litany)
mardi 2 octobre 2018
but i’ve only learnt
how to fill the
gaps
lundi 1 octobre 2018
on se lasse même
de regarder les étoiles mourir
et sous la nappe brune
je ne pense qu’à ta bouche
Depuis le 1er octobre 2018, Laurie Boussat est en résidence virtuelle à la maison moltogone. Elle y écrit le volume 2 de son projet A Day A Note, qui est un exercice d’écriture quotidienne et un laboratoire poétique.
Le volume 1 d’A Day A Note [2017-2018] est à paraître aux éditions Moltogone.
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